L'homme de 52 ans qui a menacé trois pompiers du Mont-Dore avec une hache et coupé leur lance à eau le 20 octobre 2019, à Saint-Louis, a été condamné mardi à de la prison. Une peine aménagée avec bracelet électronique. Il devra aussi dédommager ses victimes.
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[MISE A JOUR]
Pas de remord, et aucune excuse. «C’était normal», pour le prévenu, il estime avoir été en droit d’agir ainsi. Le quinquagénaire, qui n’était pas représenté par un avocat, explique avoir été réveillé par l’auto-pompe du véhicule de secours mondorien. «J’étais énervé, c’était juste sous ma fenêtre.»
Le compte-rendu radio de Malia Noukouan :
Le compte-rendu télé de Lorelei Aubry et Patrick Nicar :
Ecoutez-le au micro de Malia Noukouan :
Egalement présent à l’audience, Laurent Bourdon, le directeur de la sécurité au Mont-Dore. Il se dit satisfait de cette décision, mais regrette également l’attitude du prévenu.
A la mi-janvier, les pompiers du Mont-Dore ont subi une autre agression, dans laquelle l'un d'eux a été gravement blessé à La Coulée.
Pas de remord, et aucune excuse. «C’était normal», pour le prévenu, il estime avoir été en droit d’agir ainsi. Le quinquagénaire, qui n’était pas représenté par un avocat, explique avoir été réveillé par l’auto-pompe du véhicule de secours mondorien. «J’étais énervé, c’était juste sous ma fenêtre.»
Le compte-rendu radio de Malia Noukouan :
Procès pour agression de pompiers en octobre 2019
Le compte-rendu télé de Lorelei Aubry et Patrick Nicar :
Menaces et violences
Ce dimanche 20 octobre 2019 dans le secteur de Saint-Louis, «il saisit une hache, menace les pompiers de partir. Il coupe la lance à incendie, fend le capot en deux et brise la vitre du véhicule», décrivait Richard Dutot mardi midi, devant le tribunal correctionnel de Nouméa. Le représentant du ministère public ajoute que l'homme avait consommé de l’alcool.Ce comportement est inacceptable et inadmissible, surtout dans une année où le feu a détruit des milliers d’hectares !
- Richard Dutot, ministère public
Une attitude peu habituelle
«C’est chez moi, ils n’avaient pas à rentrer sur ma propriété», fustige le prévenu, un père de famille déjà connu de la justice. Durant l’audience, il rit, tient tête au président du tribunal. «Vous dépassez les bornes ! Mais vous vous croyez où ?», lance, passablement énervé, le représentant du ministère public. Avant d’ajouter : «Je pensais que vous alliez demander pardon mais non, rien du tout», regrette-t-il, avant de requérir deux ans de prison ferme à son encontre.C’est chez moi, ils n’avaient pas à rentrer sur ma propriété.
- L'auteur de l'agression
Réaction disproportionnée
Les victimes : trois pompiers du Mont-Dore âgés de 19, 20 et 23 ans, pour qui il n’y avait pas d’autre point d’accès au feu. Ils ont «frappé à la porte, appelé pour signaler [leur] présence», en vain, avant d’intervenir sur l’incendie. «Il aurait pu simplement nous demander de partir, on l’aurait fait», déclare l’un d’eux à la barre en qualifiant cette réaction de «disproportionnée».La condamnation
Plus clément que le réquisitoire, le tribunal a condamné l’habitant violent à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Il ne sera pas incarcéré au Camp-Est, mais assigné à résidence et placé sous bracelet électronique. La décision satisfait maître Martin Calmet, avocat des sapeurs-pompiers qui se sont portés partie civile.La décision qui a été rendue, c’est un message fort pour le peuple calédonien en disant qu’on ne s’en prend pas, de manière impunie, aux forces de l’ordre et aux pompiers qui sont là pour aider la population.
- Me Martin Calmet, avocat des pompiers
Ecoutez-le au micro de Malia Noukouan :
Me Calmet
«Je ne verserai pas un franc»
Le prévenu devra également indemniser les victimes, à hauteur de 100 000 francs chacune, et payer 60 000 francs à la mairie au titre du préjudice matériel. Ce qu’il a contesté : «Je ne verserai pas un franc, ni aux pompiers, ni à la mairie du Mont-Dore.» Si ces obligations ne sont pas respectées, il risque de purger sa peine au Camp-Est, a tenu à souligner le président du tribunal.«Malheureux»
Un tel comportement a surpris. «On s’attendait à ce qu’il y ait un peu de remords mais on s’est rendu compte pendant la séance que c’était tout le contraire. Il a dit que c’était normal et qu’il recommencerait si c’était à refaire, c’est malheureux», regrette l’un des pompiers concernés. Même avis chez ses deux collègues.Je ne trouve pas normal qu’il réagisse comme ça et qu’il nous reçoive comme ça, alors qu’on est là pour aider et secourir les gens.
- La jeune femme pompier agressée
Psychologue
Suivis par une psychologue, les trois volontaires ont eu le temps d’encaisser, avec parfois des moments de doute. Mais aujourd’hui, avec le recul, cet acte «ne remet pas en cause notre engagement, au contraire. Ce sont des choses qui peuvent arriver même si ce n’est pas souhaitable. Mais ce sont les risques du métier. On ne veut pas se laisser abattre.»Les victimes
Laurent Bourdon