Les uns après les autres, 2 400 moustiques prennent leur envol depuis la place des Accords. Ils sont porteurs de cette fameuse bactérie Wolbachia qui empêche la transmission des arboviroses responsables de la dengue, du zika et du chikungunya. Ce lundi 17 janvier, le maire du Mont-Dore et son équipe sont au premier rang.
Généralement, les moustiques, on a tendance à les taper ! Ces moustiques-là vont nous aider à propager la Wolbachia, cette bactérie qui va faire que demain, l’aedes aegypti ne sera plus porteur de la dengue.
Eddie Lecourieux, maire du Mont-Dore
Des estimations positives à Nouméa
La troisième ville de Calédonie en nombre d’habitants se lance à son tour, suivant l’exemple de la capitale, à l'instar de Dumbéa. A Nouméa, la même cérémonie, symbolique, a eu lieu place des Cocotiers en juillet 2019. Deux ans après, en milieu d’année dernière, les promoteurs du programme Wolbachia en Calédonie jugeaient que la démarche était un succès : ils estimaient qu’en moyenne, 70 % des aedes aegypti présents à travers la ville portaient Wolbachia. Une estimation passée, depuis, à 80%.
On n’est plus [au stade de l’]expérience. On est sur une méthode biologique et naturelle de lutte contre la dengue.
Nadège Rossi, cheffe de projet pour le World mosquito program
Les explications du mosquito program recueillies par Cédrick Wakahugnème
Comment ça va se passer
Au Mont-Dore, plusieurs lâchers sont prévus, suivant un calendrier précis. "Sur la commune, on va disposer plutôt des petites boîtes en carton, qui seront disséminées sur la voie publique", explique notamment Nadège Rossi, cheffe de projet pour le World mosquito program. "On y mettra des petites gélules, qui contiendront des œufs de moustique et de la nourriture pour moustique", détaille-t-elle. "Au fur et à mesure des jours, ils vont se développer et les moustiques adultes, ensuite, ressortiront de ces petites boîtes, pour aller se disséminer dans l’environnement, et transmettre la bactérie Wolbachia aux moustiques qu’ils croiseront." La première phase concernera le Nord de la ville, la partie la plus peuplée.
Coût
Le principe existe depuis une dizaine d’années, au départ de l’Australie. Pour le mettre elle aussi en application, la mairie du Mont-Dore a signé une convention avec le gouvernement calédonien, l’institut Pasteur et l’université de Monash, dans le Victoria. Selon un sondage réalisé auprès des Mondoriens, 91% de la population interrogée s’est dite favorable à cette opération.
Un dispositif qui a un coût : 300 millions pour Nouméa, 150 millions pour Dumbéa et le Mont-Dore. Entre 1 500 et 4 000 francs par habitant, selon les communes.
Voyez aussi ce reportage plein de piquant, par Stéphanie Chenais et Nicolas Fasquel :