Malgré le mauvais temps, une vingtaine de personnes s’est déplacée pour participer à la plantation de 1 240 boutures de bouraos. "On met deux grosses poignées d’hydro-rétenteur dans le trou", explique Cédrick Havercamp, un scientifique engagé qui ajoute :"on prend une bouture. On la met légèrement en biais en direction de la montagne comme quand on plante le manioc. Après on l’enterre bien, on tasse assez fermement pour ne pas que la bouture ne bouge". Une fois planté, le bourao va grandir et devenir un arbuste à feuilles très denses. Une espèce qualifiée par les scientifiques de pyro-retardante. Elle empêche la propagation des incendies.
C’est quelque-chose qu’on a pu remarquer en observant la nature, par des pratiques et des connaissances traditionnelles relevées notamment à Hienghène. Du coup on essaie de trouver une méthode facilement utilisable par les gens pour réduire le risque incendie.
Cédrick Havercamp - Scientifique
La vallée de la Coulée abrite la Montagne des Sources, le "château d’eau" du grand Nouméa. Pour rappel, entre décembre 2005 et janvier 2006, 4 500 hectares sont partis en fumée. En 2019 soit 13 ans plus tard, la réserve protégée est à nouveau touchée par un sinistre. 2400 hectares sont brûlés. De quoi pousser Steeve Nemia à prendre part à l'opération "pour nos enfants".
Afin de protéger les trois captages d’eau situés dans cette vallée, la municipalité du Mont-Dore a mis en place, avec l’aide d’associations environnementales, un code de reboisement. Olivier Berthelot est cinquième adjoint, chargé de l'environnement. Ils sont parvenus à "faire la distinction entre les espèces pyrogènes qui brûlent rapidement, les pyrophites qui vont se régénérer après le feu et pyrorésistant. La suite est claire selon lui :
L’idée c’est que demain, s’il y a un départ de feu, le feu progresse beaucoup moins vite qu’il a pu le faire lors des années précédentes et que ça nous donne le temps d’intervenir et d’arrêter au mieux le feu.
Olivier Berthelot - Chargé de l'environnement à la mairie du Mont-Dore
Au total en 2023 sur la Coulée, l’association Caledoclean, soutenue par Red Ground et d’autres partenaires, doit planter 3 000 boutures de bouraos. D’autres espèces endémiques ou autochtones sont à l’étude comme le ficus ou encore le faux tamanu.