Une montagne de déchets dégagée au Mont-Dore

Les déchets ont été regroupés sur une plate-forme, avant enlèvement.
Carcasses de voiture, batteries, matériel informatique, électroménager… Les feux de fin 2019 ont révélé un stock historique de déchets à La Coulée. Depuis lundi, les bénévoles réunis par les associations Red Ground et Caledoclean abattent un travail de titan route de la montagne des Sources. 
Discrètes sous la végétation, elles sont apparues en plein jour après le grand incendie de La Coulée, entre le 30 novembre et le 9 décembre 2019. Des décharges sauvages ponctuent la route de la montagne des Sources, au Mont-Dore. Des années de déchets qui polluent chaque jour un peu plus un écosystème déjà ravagé. Les associations Red ground (Terre rouge) et Caledoclean ont décidé de prendre les choses en main… littéralement ! 

Le reportage de Clarisse Watue :

Au nettoyage de la montagne des Sources

 
Une trentaine de bénévoles se sont relayés cette semaine.
 

Débris de cabane

Ce jeudi, sous un soleil de plomb, des bénévoles en sueur ramassent une à une des feuilles de tôle calcinées. Munis de gants et de chaussures de sécurité, ils les entassent dans une grosse benne à ordure. Ce sont les débris de la cabane détruite par le feu le 30 novembre, laissant une famille sur le carreau. Marie-Laure Gorodey, une riveraine, participe depuis lundi à cette grande opération de nettoyage. «On est là pour dégager les dégâts du feu et montrer aux gens autour qu'il n'y a pas que nous sur la Terre, dit-elle, il faudrait faire attention à la nature.» 
 

Moyens du bord

Sur cette route qui mène à la réserve naturelle intégrale de la montagne des Sources, de nombreuses carcasses de voiture sont mises au jour après le passage des flammes. Souvent abandonnées dans des endroits difficiles d’accès. C’est avec les moyens du bord que les bénévoles récupèrent les éléments polluants. «On a rien. On fait avec nos véhicules, nos petites remorques, l'appui de certaines sociétés du Mont-Dore», décrit Christian Fainicka, président de l’association Red ground. «Ils sont là à nous donner la main.»
 
 

Triste inventaire

Bilan au bout de quatre jours, et sur seulement quelques kilomètres : cinquante véhicules hors d'usage, trente tonnes de ferraille, quatre tonnes de batterie, deux tonnes de pneus, une tonne de matériel informatique, une tonne d’électroménager. Déchets qui seront triés et valorisés. «C'est important de pouvoir extraire tous ces déchets qui peuvent constituer des pollutions», pose Thibaut Bizien, chargé de mission au sein de Caledoclean.
 

Reboisement

«Mais surtout, derrière, ajoute-t-il, d'en faire le tri pour récupérer toutes les matières qui sont recyclables, revalorisables, pour les transmettre aux entreprises locales qui pourront donner une seconde vie à ces matières précieuses.»  Prochaine étape pour Calédoclean et Red ground, le reboisement de zones détruites par les derniers incendies. Le bassin de La Coulée pourra alors retrouver ses couleurs d’origine, un camaïeu de verts sur fond de terre rouge. 

Le reportage de Laura Schintu et Cédric Michaut :
©nouvellecaledonie
 

Catastrophe

Selon le bilan de la sécurité civile à l'époque, 2500 hectares de végétation sont partis en fumée dans ces feux de La Coulée - 1 900 d'après l'estimation de l'Œil. Une catastrophe qui serait partie d'un barbecue mal maîtrisé au bord de l'eau. Depuis, les riverains ont obtenu l'installation d'un portail qui barre pour trois mois la route.