La montagne des Sources menacée par un gigantesque feu de forêt

Sur la commune du Mont-Dore, plus d'un millier d'hectares de végétation ont été détruits par un important incendie qui s’est déclaré en fin de matinée ce samedi, à La Coulée, et qui était toujours en cours dans la soirée. Le niveau 2 du plan Orsec « Feux de forêt » a été déclenché.
La commune du Mont-Dore retient son souffle face à la catastrophe qui s’annonce du côté de la montagne des Sources, le château d'eau du Grand Nouméa. Samedi soir, un important feu de forêt se dirigeait dangereusement vers la réserve naturelle intégrale. L'incendie, qui s’est répandu en toile d'araignée sur plusieurs versants, menaçait également la tribu de Saint-Louis, par le haut. Les flammes ont déjà ravagé plus de 1 200 hectares de végétation et causé des dégâts matériels, dont au moins une cabane. Cinq habitations menacées ont pu être protégées. 

Le reportage de Laura Schintu : 
©nouvellecaledonie
  

Des vents défavorables 

L’incendie s’est déclaré samedi en fin de matinée, au-delà du lotissement Schohn, en bordure de rivière, avant de se propager de part et d’autre de la route de la montagne des Sources. Quatre véhicules de pompiers du Mont-Dore ont été déployés, ainsi qu’un véhicule de la sécurité civile. Puis rapidement, un hélicoptère bombardier d’eau a été envoyé sur site pour lutter contre cet incendie qui a progressé à grande vitesse, poussé par des vents défavorables de 25 à 30 nœuds (entre 45 et 55 kilomètres / heure) et par une végétation très sèche, faute de pluie.
 
Point entre la sécurité civile, la mairie du Mont-Dore, ses pompiers et le WWF.
 

Deux hélicoptères bombardiers d'eau en renfort

Face à l’ampleur du sinistre et la rapidité de propagation des flammes, le niveau 2 du plan Orsec « feux de forêt » a été déclenché dans la soirée et ce, pour la première fois depuis le début de la saison administrative. Cela signifie que le président du gouvernement prend désormais la direction des opérations.
 
En fin d'après-midi, depuis la route de la montagne des Sources.
 

Renforts

Les moyens de la commune du Mont-Dore étant dépassés par la situation, des moyens humains et terrestres supplémentaires ont été envoyés en renfort, notamment en provenance de Nouméa et de Païta. Un deuxième hélicoptère bombardier d’eau a également été dépêché sur place pour effectuer des rotations jusqu’à la tombée de la nuit, simultanément avec le premier appareil. 

Le communiqué de la sécurité civile : 

Feu de La Coulée : le communiqué de la sécurité civile by Françoise Tromeur on Scribd

 

Vers des équipes héliportées sur site

A 19h30, la partie du feu accessible par voie terrestre a été traitée par les pompiers. Un dispositif d'intervention héliportée - des équipes déposées sur zones - était en cours de constitution pour traiter au sol les flancs de l'incendie situés dans les parties inaccessibles et sur les hauteurs. L'intervention s'annonçait de longue durée

Un aperçu de la situation en fin de journée : 

Le spectre d'un nouveau désastre écologique 

Sur place, des représentants de la commune du Mont-Dore et de l’ONG WWF faisaient part de leur découragement voire d'un certain désespoir face à l’ampleur du sinistre. Ils redoutent une nouvelle catastrophe écologique dans la réserve protégée de la montagne des Sources, quatorze ans après le terrible incendie qui avait ravagé 4 500 hectares entre décembre 2005 et janvier 2006.
 

Plainte de la mairie

Tout le bassin avait fait l’objet depuis de nombreuses plantations d’arbres, par les écoliers ou encore les scouts du Mont-Dore, pour effacer les traces de ce désastre environnemental. Dans un communiqué diffusé en soirée, la mairie mondorienne exprime «sa colère quant à l’inconscience humaine de ceux qui détruisent notre environnement naturel. D’ores et déjà, une plainte a été déposée pour identifier le ou les auteur(s) de cet acte de malveillance.»
  

Deux jours plus tôt, un courrier du WWF

«On venait, le hasard étant assez curieux, d'envoyer une lettre au ministère des Armées et de l'Outre-mer, pour obtenir le soutien de la France pour tester et mobiliser un avion bombardier d'eau», notait aussi tristement Hubert Géraux, responsable de l'antenne WWF.