Un barbecue mal éteint et c’est tout le Grand Sud qui s’embrase, un 1er janvier, entraînant la mobilisation des pompiers du Mont-Dore, de la Sécurité civile, de l’armée et d’associations pour limiter les dégâts dans cette région où 90% des espèces sont endémiques. Mais un alizé soutenu et une végétation particulièrement sèche ont donné du fil à retordre aux soldats du feu.
Feux tactiques
Au point de les pousser à employer une tactique rarement utilisée en Nouvelle-Calédonie, l’allumage de contre-feux. L’enjeu : éviter que l’incendie “ne saute des crêtes”, explique le lieutenant Moulène, pompier militaire.
“L'embrasement est assez mesquin, confirme Christophe Devers, sapeur-pompier de la sécurité civile. Il y a beaucoup de cavités, de roches, de racines et une végétation importante. Le feu couve et d’un coup s’attise avec une rafale et fait un bond de 300 mètres.”
Bénévoles en renfort
Au 10e jour, le feu est enfin maîtrisé. Commence alors un travail de fourmi pour éteindre les braises et éviter que les feux ne reprennent. Des bénévoles du WWF et la brigade forestière de la province Sud viennent en renfort. Le 13 janvier, le plan ORSEC de niveau 2 est levé par la sécurité civile. Il aura fallu près de 2 000 largages, effectués par 2 hélicoptères bombardiers d'eau et 90 h de vol pour arriver à bout de l'incendie. En tout, 1650 hectares ont été brûlés avec des conséquences considérables sur la flore.
Biodiversité bouleversée
“Ce sont des sols très riches en fer. Il n’y a pas beaucoup de nourriture pour les plantes dedans et elles ne poussent pas très vite, explique Guillaume Lanuze, botaniste et membre de l’association Endemia. On estime qu’après un incendie comme celui-là, il faut environ cinq siècles pour que la forêt récupère.”
Après un incendie comme celui-là, il faut environ cinq siècles pour que la forêt récupère.
Guillaume Lanuze, botaniste
Les séquelles des incendies à répétition se lisent sur le paysage. Dans le Grand Sud, la végétation a d’ailleurs totalement disparu de certaines collines dévastées à plusieurs reprises par le feu.