Le nickel subit les Bourses asiatiques et anticipe le Nouvel An chinois

Une usine sidérurgique en hiver sous un ciel bas et lourd.
Les prix du nickel échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont souffert en fin de semaine, les investisseurs ont finalement délaissé les métaux industriels. Et puis, le Nouvel An chinois approche, les usines sidérurgiques vont tourner au ralenti...
« Les métaux de base et le nickel risquent de subir encore des prises de bénéfices vu l'aversion au risque des marchés qui règne actuellement, surtout que le dollar se reprend », ont expliqué les analystes de UniCredit. Aversion au risque d’autant plus marquée que Tokyo, Hong Kong et Shanghai ont décroché. La place japonaise affiche une chute de 8,13% sur la semaine, la pire depuis deux ans. Wall Street a cédé plus de 4% jeudi. Les métaux industriels et le nickel ont résisté pour finalement perdre du terrain, mais bien moins que les actions cotées en bourse.

Les investisseurs semblent tabler sur une hausse des taux aux Etats-Unis, ce qui entraînerait un enchérissement du billet vert. Comme ce dernier sert de référence aux prix des métaux, ses gains entraînent une perte de pouvoir d'achat pour les investisseurs utilisant d'autres devises, et notamment les aciéristes chinois. Par ailleurs, les marchés ont délaissé les actifs les plus risqués, dont font partie les métaux de base estime le correspondant de l’AFP à Londres.

Nickel

Dans ce contexte, les analystes ne s'étonnaient pas de voir le prix des métaux baisser, et soulignaient au contraire qu'ils se maintenaient à des niveaux élevés. « Les marchés d'actions reculent, mais cela ne signifie pas que la croissance mondiale est en danger », ont estimé les analystes de Commerzbank. « Le déclencheur de la baisse des marchés d'actions a été la hausse des salaires aux Etats-Unis, il est ironique que cela ait entraîné une baisse des matières premières alors que la demande fondamentale devrait en sortir renforcée », ont commenté avec malice et bon sens les analystes de Goldman Sachs. Ces derniers soulignent cependant que les données chinoises montrent que la demande fondamentale de nickel reste solide chez le premier importateur mondial de matières premières.

Nouvel An chinois

« Le début de l'année est bon en Chine, mais il faut noter que les données du mois de janvier varient d'une année sur l'autre selon la date du Nouvel An chinois », ont souligné les analystes de Capital Economics. Les échanges s'accélèrent et les prix baissent avant la semaine de ces célébrations qui voient l'activité industrielle tourner au ralenti. Il va falloir quelques semaines pour savoir si la demande chinoise restera robuste en 2018. « Les fêtes commenceront officiellement en cours de semaine prochaine, avec la fermeture du SHFE (bourse de Shanghai) du jeudi 15 au mercredi 21 février. Les usines qui consomment du nickel ou du cuivre vont tourner au ralenti », a rappelé Alastair Munro, analyste chez Marex Spectron.

London Metal Exchange

Au LME, la tonne de nickel s'échangeait autour de 12.840 dollars la tonne (5,82$ Ib). Le métal évolue dans une fourchette comprise entre 12 790 et 13 112 dollars la tonne. Il baisse de 2,70 % vendredi soir et de 5, 00 % sur la semaine.

Prix par actions et variations (jour et semaine), vendredi 9 février au soir, des sociétés métallurgiques et minières en Nouvelle-Calédonie. 

[ERAMET 106, 70 EUR (-3, 18 %) (-3, 00 %)]
[GLENCORE 363, 5 GBP (-0, 57 %) (-5, 03 %)]
[VALE 12, 34 USD (0 %) (-1, 67 %)]
[POSCO 79, 97 USD (+0, 16 %) (-8, 26 %)]