Invité du journal radio mercredi midi sur NC la 1ère radio, le météorologue Alexandre Peltier, est revenu sur le temps de ce début d'année.
NC la 1ère : La Nouvelle-Calédonie a connu d'intenses phénomènes pluvieux et orageux ces dernières semaines, peut-on dire qu'ils sont supérieurs à la moyenne ?
Alexandre Peltier : Oui effectivement, pour le seul mois de février, on est déjà au dessus des normales sur quasiment toutes les communes du pays. Et c'est le quart sud-ouest de la Grande terre qui est le plus touché par cette pluviosité anormale. Un chiffre pour illustrer : à Boulouparis en février, c'est habituellement 100 mm de pluie, ce mercredi on approche les 400 mm ! Donc c'est énorme. Païta, Dumbéa et Nouméa ne sont pas épargnées puisqu'on est déjà à deux, voire trois fois la normale.
Quelles ont été les zones les plus touchées ces derniers mois ?
En décembre et en janvier, les cumuls de précipitations ont concerné toute la Nouvelle-Calédonie. Et notamment le sud-ouest de la Grande terre en janvier, et encore en février. Finalement si on fait le bilan, on est véritablement sur des quantités de pluies exceptionnelles en trois mois, et ce pour la deuxième année de suite.
Je suis remonté jusqu'à 1916-1917 à Nouméa pour retrouver une situation semblable.
Samedi dernier la Grande terre était en vigilance jaune, excepté Nouméa : comment l'expliquer ?
Mes collègues prévisionnistes voulaient signifier que le risque de débordement des rivières était aggravé, notamment parce qu'on s'attendait à de fortes précipitations, un développement nuageux important de cumulonimbus sur la chaîne centrale et ses abords et c'est ce qui s'est produit... A partir de 13 heures on a vu débouler un cumulonimbus qui s'est formé et renforcé sur l'agglomération du Grand Nouméa et ça a duré à peine trente minutes. On a recensé 15 mm de pluie en six minutes, c'est du jamais vu dans nos bases de données, ça a surpris tout le monde.
Samedi on était sur un phénomène très rapide et limité dans le temps. Pour lequel, on doit dire, on est un peu démunis pour faire une anticipation à plusieurs heures à l'avance.