Au lendemain des annonces des changements autour de Tanéo, les usagers du réseau font grise mine. À partir de mardi prochain, les billets seront plus chers et concerneront à peine plus d'un tiers des trente lignes proposées avant les émeutes. Comptez désormais 500 francs pour un billet unique, assorti de trois heures de correspondance.
Un tarif sidérant pour les Nouméens que nous sommes allés rencontrer à la gare routière du centre-ville ce samedi matin. A l'image de Jeannine, usagère régulière qui n'était pas au courant de la nouvelle jusqu'à ce que notre équipe la lui apprenne ce samedi matin. "Je vais au travail, je prends deux bus. Ça me reviendrait trop cher. Comment je vais faire ? Je vais marcher, tant pis", peste cette habitante de Kaméré qui doit chaque jour effectuer un aller-retour jusqu'à Dumbéa-sur-mer.
À côté d'elle, Brian encaisse aussi le coup. La vie devient de plus en plus chère pour ce père de famille. "C'est dur quand on travaille et qu'on est au chômage", confie le Nouméen, qui emmène ses enfants à l'école quotidiennement avec le bus.
Un recours accru aux "taxis 1000"
Anita, elle, est assistance à domicile. Si elle ne peut faire le trajet à pied, elle s'orientera probablement vers l'un des "taxis 1000" qui florissent à Nouméa ces derniers mois. "Ils nous emmènent là où on veut. Ils nous ramènent devant chez nous. Et puis c'est un seul trajet pour 1 000 francs. Je pense que c'est plus avantageux que de prendre 500 francs à chaque trajet. Déjà, 300 francs, c'était déjà un peu trop cher pour nous. 500 francs, c'est pire".
Une mauvaise nouvelle également pour les étudiants de l'université, présents ce matin à la gare routière pour les courses du week-end. Des déplacements que bon nombre d'entre eux vont devoir repenser.
"Pour les trajets de chez moi à l'université, je vais appeler des membres de ma famille pour me déposer. C'est mieux que de payer 500 francs à l'aller et 500 francs au retour", songe Cécilia, étudiante à l'UNC. "Ça revient cher pour les étudiants qui prennent le car tous les matins et tous les soirs pour rentrer chez eux. Parce que la plupart, ils n'ont pas de pièces aussi", rappelle-t-elle.
Les nouveaux tarifs entreront en vigueur ce mardi 1er octobre. Sous couvert d'anonymat, certains employés de Taneo nous ont avoué redouter la frustration des usagers et les éventuels actes de violence qui pourraient en découler.