Les libéraux de santé en ont assez de trinquer

Plusieurs orthophonistes participaient à la manifestation des libéraux de santé, le 22 décembre dernier.
Marre d'être régulièrement une variable d'ajustement, et de subir au premier plan le déficit du Ruamm: voilà le message que quelques professionnels libéraux de santé exerçant en Nouvelle-Calédonie ont cherché à faire passer, devant la Cafat ou le Congrès. 
Ils n'étaient pas nombreux mais ils ont fait du bruit, pour tenter de se faire entendre. Quelques-uns des professionnels libéraux de santé qui exercent en Calédonie ont mis leurs soins entre parenthèses, aujourd'hui, le temps de dénoncer le report des paiements qui leur sont dûs par le Ruamm. La Cafat ayant décidé de surseoir à ces versements jusqu'à la fin janvier, pour éviter que les assurés soient impactés par le déficit du Régime unifié d'assurances maladie maternité. Et même si cette crise trouve solution ponctuelle, ce ne sera sans doute que partie remise avant la prochaine.

«Nous pâtissons toujours les premiers

Une infirmière libérale s’est donc enchaînée ce vendredi matin, devant l'entrée de la Cafat! «J'en ai assez de cette situation, parce que ça fait un petit moment que ça dure, que c'est très récurrent, dénonce Sophie Bonnet. Régulièrement, ils ont des ruptures de trésorerie et c'est toujours nous qui en pâtissons les premiers, nous les libéraux de santé. On est toujours la cinquième roue du carrosse.»

«Soignants asphyxiés, patients condamnés»​

«Soignants asphyxiés, patients condamnés»: en début d'après-midi, la colère a grondé boulevard Vauban, où le président du gouvernement effectuait sa déclaration de politique générale. Dans laquelle il a été d'ailleurs question du Ruamm. Pendant ce temps, une vingtaine d'orthophonistes et de sage-femmes manifestaient devant le Congrès.

«Du jour au lendemain, on nous coupe tout»​

Ils refusent d'être considérés comme la variable d'ajustement de la Cafat et d'être à chaque fois les seuls à assumer les difficultés de trésorerie. «On ne peut plus accepter de ne plus être payés du jour au lendemain. C'est une situation qui perdure maintenant depuis plusieurs années, dénonce également Laëtitia Schoenholtzer, orthophoniste. On a des patients à soigner, des familles à nourrir, des emprunts à honorer, des taxes à payer. Et du jour au lendemain, on nous coupe tout. Aujourd'hui, si on dit à n'importe qui : "Ben vous ne serez plus payés pendant deux mois", je pense que toute la population sera dans la rue.»  

«Sans fin»

«Chaque fois qu'on demande quelque chose, on nous dit : "Oui, mais non parce qu'on est en déficit, attendez l'année prochaine." Et depuis 2006, on nous dit : "Attendez l'année prochaine", renchérit Julie Seydoux, autre orthophoniste. On se dit que c'est sans fin.»

Réunion avec la C​afat

Les manifestants n'ont pas passé les portes du Congrès. Le député Philippe Gomès a été le seul interlocuteur à venir spontanément à leur rencontre. Pour tenter de débloquer cette situation, une réunion a eu lieu cet après-midi entre la Cafat et les syndicats.

Le reportage de Laura Schintu et Claude Lindor.
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