Quand le président du gouvernement parle bilan et perspectives

Philippe Germain lors de son deuxième discours de politique générale.
Dans sa déclaration de politique générale prononcée devant le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, le président du quinzième gouvernement a tracé les grands chantiers que se fixe le nouvel exécutif. Economie, Ruamm, référendum… Retour sur une heure trente de discours, et réactions.
Une heure trente d'exposé, prononcé ce vendredi après-midi devant les élus du Congrès. Ce discours de politique générale, le deuxième prononcé par Philippe Germain devant le Congrès, résonnait comme un bilan d’étape, et de perspectives. D’abord sur le plan économique. L’objectif est de redonner la confiance et de relancer la consommation. Une série de leviers sont annoncés : création d’un fond calédonien d’épargne et d’investissement, construction de logements, dématérialisation et simplification des démarches administratives qui freinent les petites entreprises et les artisans, davantage de concurrence pour une baisse des prix… Mais pas un mot sur le secteur du nickel et sur la stratégie à adopter, on évite les sujets qui fâchent.

Médecin à Canala.

Cinq ans pour diviser par quatre le déficit du Ruamm

Sur la délicate question du déficit des régimes de santé, là encore, Philippe Germain définit l’objectif: diviser par quatre le déficit en cinq ans. Moyens proposés : une chasse au gaspillage et aux dépenses de confort, ou encore des économies sur le coût des actes médicaux. Et le président de préciser que tous les Calédoniens seront sollicités. 



Un plan territorial de sécurité et​ de prévention de la délinquance

Sur le terrain de la délinquance, marquée par une recrudescence de faits et d'implication des mineurs, des états généraux de la jeunesse sont annoncés pour l'an prochain, qui doivent venir compléter un plan territorial de sécurité et de prévention. «A l'heure où la Nouvelle-Calédonie a rendez-vous avec son histoire, la sécurité doit demeurer le premier de nos droits», a déclaré Philippe Germain.

 

L'alcoolisme érigé en cause territoriale

Lequel a érigé la lutte contre l’alcoolisme en cause territoriale, évoquant «une société qui se noie dans l'alcool». Il a également affirmé qu’il fallait s’engager contre la consommation de cannabis - «devenu une arme de destruction massive de notre jeunesse» - et l’insécurité routière.

Orientation​

En matière de jeunesse, ce quinzième gouvernement se donne comme cap de restructurer les organismes en charge de l'orientation, et mettre en place un GIP, un groupement d'intérêt public, insertion formation. Bref, le président reconduit a voulu montrer un gouvernement en ordre de marche après trois mois de paralysie. Reste à attendre les actes. 
Sonia Backès pour les Républicains calédoniens.

Républicains calédoniens: «Des mesurettes»​

Et au châpitre des réactions? «Des mesurettes, le désert complet», commentait-on à l'issue du discours chez les Républicains Calédoniens, qui craignent l’augmentation des cotisations. «En fait, estime Sonia Backès, il ne propose rien de concret, sur le plan économique, pour redonner de la confiance aux entreprises, pour redonner du pouvoir d'achat aux Calédoniens. Rien non plus pour sauver le Ruamm, puisque la seule proposition c'est d'augmenter les cotisations d'une part et de s'ouvrir à la médecine océanienne. Je ne crois pas que ce soit des mesures de nature à sauver le Ruamm. Vraiment,  pas d'ampleur, pas de volonté et pas de retour de confiance avec ce discours.»

Louis Mapou, pour l'Uni.

Uni: «L'économie au premier plan»

Mais globalement, dans les rangs des groupes politiques du Congrès, ce discours a été bien perçu. L’Uni apprécie le volet économique et la prise de conscience des maux de la société calédonienne. «Nous avions demandé, dans nos discussion pour débloquer le gouvernement, que la collégialité revienne au cœur du mode de fonctionnement au gouvernement, réagit Louis Mapou. La deuxième choses que je vois ici, c'est un discours après deux ans et demi de travaux très denses. On n'avait jamais adopté autant de textes. Il a ceci d'intéressant qu'il apparaît à la fois comme une espèce de bilan, sur la base de ce qui a été prévu en 2014 et 2015. Il définit en même temps les grandes questions et la manière dont on pourrait les traiter. L'économie figure au première plan.»

Rock Wamytan, pour l'UC-FLNKS et Nationalistes.

UC-FLNKS: «une bonne feuille​ de route»

Sans oublier cette priorité formulée par le président du gouvernement : tout faire pour que le scrutin d'autodétermination se déroule dans de bonnes conditions. Pour cela, Philippe Germain s'est engagé à garantir la sincérité et la sérénité du scrutin. «Je pense que c'est une bonne feuille de route pour cette année, estime Rock Wamytan, chef de groupe UC-FLNKS et Nationalistes. Le président du gouvernement a décliné l'ensemble de son programme en lien avec la préparation du référendum, d'une part, mais il faut aussi continuer à s'occuper des conditions de vie de nos populations. »

Philippe Michel, pour l'Intergroupe.

Intergroupe: «la priorité absolue d'équilibre des comptes sociaux»

«Il faut retenir d'abord une orientation politique majeure, dit pour sa part Philippe Michel au nom de Calédonie Ensemble et de l'intergroupe. Celle du rétablissement d'un fonctionnement collégial, solidaire et en confiance du gouvernement. Ensuite, ce sont les grandes priorités de l'action de l'exécutif qui sont tracées: la lutte contre la délinquance et sur les causes de la délinquance. Je pense en particulier à l'alcool, avec des textes qu'on est en train d'examiner au Congrès en ce moment. Le soutien à l'activité économique. Et puis la priorité absolue d'équilibre des comptes sociaux.»

La liste des mesures annoncées

Pour finir, feuilletez vous-mêmes les «douze mesures phare» mises en avant par le gouvernement dans cette déclaration de politique générale - dont certaines ont déjà été initiées. Au programme, référendum, sauvetage du Ruamm, foule de solutions avancées pour soutenir l'économie, jeunesse, délinquance et finances publiques.