L'Amirauté a été vendue aux enchères, lundi à Nouméa. C'est la province Sud qui a acquis, dans un but culturel, la magnifique bâtisse de la pointe de l'Artillerie. Une villa construite par Thomas Wright, rachetée par Henri Lafleur puis l'Etat avant d'être un éphémère bar et restaurant de luxe.
L’Amirauté change encore de mains. La célèbre maison coloniale qui se dresse pointe de l’Artillerie, à Nouméa près du collège Baudoux, faisait l’objet d’une nouvelle vente, lundi matin. Et c’est la province Sud qui a remporté les enchères, «au titre de sa politique de protection des monuments historiques». Dans quel but? «Pour l’ouvrir le plus largement possible au public et aux touristes, et en faire un haut lieu culturel, au même titre que le château Hagen», explique la collectivité dans un communiqué.
Visite guidée avec ce reportage diffusé le 11 octobre 2014.
Classée depuis 2014
Construite en 1929-1930, la bâtisse est classée depuis cinq ans aux monuments historiques. Elle avait été justement acquise aux enchères, en août 2016, et pas par la ville de Nouméa qui avait pourtant des vues sur ce joyau de la capitale.Bar-restaurant
C’est un couple de particuliers, Guy Sanchez et Christophe Riviera, qui en ont fait un bar et un restaurant avec une dimension de galerie. Et pour ce faire, la maison a été restaurée et réaménagée. Mais face aux difficultés financières de l’entreprise, la villa a été, depuis, saisie par la justice.La villa de l’Amirauté accueillera de manière permanente la collection William Costes, dont la province a hérité en décembre 2017.
166 millions
Elle a été acquise pour 166 millions CFP par la province, qui fait part de ses projets pour la vénérable demeure: «la villa de l’Amirauté accueillera de manière permanente la collection William Costes, dont la province a hérité en décembre 2017 (objets d’art kanak, d’Extrême-Orient ou de l’époque du bagne, peintures, etc...). D’autres expositions temporaires et des résidences d’artistes y seront organisées, en complément des animations programmées au château Hagen.»Jean-Baptiste Friat, directeur de la culture de la province Sud au micro d'Olivier Jonemann et Nicolas Fasquel.
«Porteuse de l'histoire calédonienne»
Pour la province Sud, «il s’agit d’une formidable opportunité patrimoniale tant cette bâtisse est porteuse de l’histoire calédonienne avec les différentes familles et personnalités qui l’ont occupée». A commencer par Gérolimo Draghicewiz, premier propriétaire du terrain, qui s’est fait connaître en Calédonie dans le commerce maritime, les mines ou via sa briquèterie du Vallon-Dore.Commandant de la Marine
Dans les années 1929 et 1930, la villa était édifiée par le fortuné homme d’affaires Thomas Wright. Ce fils d'un capitaine de la marine marchande anglaise et de la fille du grand chef de Neouyo, à Houaïlou, y est décédé en 1935. Henri Lafleur, père de Jacques, acquiert le bâtiment en 1939 pour en faire le domicile familial, et le réhabilite au passage en style art déco. Puis l’Etat rachète la maison à la fin des années cinquante, afin d’y loger le commandant de la Marine nationale. Avant de la céder un demi-siècle après pour cause de restriction budgétaire.Visite guidée avec ce reportage diffusé le 11 octobre 2014.