Assises : elle reçoit 13 coups de couteaux car elle voulait le quitter!

La voiture de l'accusé examinée par les techniciens en investigation criminelle sur le lieu du drame
L'affaire qui est jugée aujourd'hui aux assises, remonte à l'année dernière. 
Une jeune femme a reçu 13 coups de couteaux par son compagnon. Elle souhaitait le quitter, il l'a poignardée. 
 

Un drame conjugal

Le 25 février 2015, le campus des îles à la vallée des colons est le théatre d'un drame conjugal. 
Une des résidentes reçoit 13 coups de couteaux au cou, au thorax et aux bras. Son compagnon est à l'origine de ces blessures, il était venue la dissuader de rompre avec lui, après avoir tenté de s'expliquer avec elle, il a sorti son couteau de chasse de 18 cm de long et l'a poignardée.
Conscient d'avoir commis un acte très grave, il se rend dans la foulée au commissariat de la police nationale où il avouera les faits. La jeune femme, elle, s'en sort grâce aux réflexes d'une amie, elle lui compresse la carotide et appelle les secours.  

15 mois après les faits: la vitcime fait un témoignage exemplaire

Les retrouvailles entre la victime et l'accusé, détenu depuis 15 mois au camp est, sont difficiles.
La jeune femme se porte partie civile sans avoir fait appel à un avocat. A la barre, son témoignage est poignant.
Droite et digne, elle dit ne pas éprouver de haine vis à vis de son compagnon avec qui elle a vécu à Lifou durant une année.
"C'est quelqu'un de bien, de gentil d'ordinaire mais quand il était jaloux, il se montrait agressif, il me frappait".
"Nous étions très amoureux, j'espérais qu'il allait changer. Lorsque j'ai intégré l'institut de formation des maîtres à Nouméa, j'ai commencé à réfléchir sur notre couple et j'ai commencé à vouloir le quitter pour de bon".
Et pour finir sans haine ni rancoeur par rapport à l'homme qui l'a sauvagement attaqué: "Je souhaite juste que quelqu'un l'aide à travailler sur sa jalousie".

"Je suis jaloux, possessif et orgueilleux"

Jules Lawi Hmeun avoue être jaloux, possessif et orgueilleux. 
Des traits de son caractère confirmés par l'expert psychiatre. Il ne décèle pourtant pas chez lui, de psychoses ou de névroses. La mort précoce de son père lorsqu'il était âgé de 8 ans, l'absence de sa mère durant toute son enfance, l'éducation particulièrement difficile à Kaala Gomen chez sa grand mère maternelle...autant d'éléments qui peuvent expliquer sa souffrance par rapport aux ruptures et aux séparations. 
Et c'est en larmes, debout dans le box des accusés, qu'il s'excuse auprès de la victime. 

 

Cet après-midi, après le réquisitoire de l'avocate générale et la plaidoirie de la défense, les jurés devront déterminer si l'accusé est coupable ou pas.
Pour tentative de meurtre, Jules Hmeun encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.