A la SLN, mouvement social contre l’obligation vaccinale

Au piquet installé à l'entrée de Doniambo, le 1er octobre.
Appel à la grève générale, ce vendredi, à la SLN. Dans un secteur concerné par la vaccination obligatoire, le SGTINC, syndicat majoritaire au Nickel, s’inquiète pour les emplois, et demande des réponses sur la mise en application de la loi par la direction.

On ne rentre pas, à l’usine SLN de Doniambo. Sauf exception, comme les équipes chargées de la sécurité. Ce vendredi 1er octobre, un piquet du SGTINC (Syndicat général des travailleurs des industries de Nouvelle-Calédonie) occupait le terrain dès le tout début de journée, devant le site industriel. Un mouvement relayé au centre minier de Népoui, par exemple. 

"Libre de choisir", dit une banderole

Les différentes banderoles illustrent la démarche portée par le syndicat majoritaire : "Non à l’obligation vaccinale", "Non au décret", "Libre de choisir", "Non aux licenciements" ou encore "+ de 500 signatures contre l’obligation". Dans un secteur concerné par la vaccination anti-Covid obligatoire, les manifestants s’inquiètent pour les emplois et demandent des réponses sur la façon dont la direction du Nickel va appliquer  la loi. Elle prévoit en effet des sanctions applicables dès novembre.

Entrée bloquée à Doniambo, sauf questions de sécurité.

 

"Oui à la vaccination, non à l'obligation"

"La position de notre syndicat, c’est oui à la vaccination mais non à l’obligation", résume Glenn Delathière, délégué syndical SGTINC. "Ne pas obliger et faire des discriminations entre les emplois et surtout, menacer les gens de perdre leur boulot demain." 

"Nous, ce qu’on demande, c’est des garanties sur l’emploi", insiste-t-il. "Il n’y a aucune mesure de licenciement aujourd’hui mais on voit comment ça s’est passé dans les autres pays. Il n’y a peut-être pas de licenciement mais on laisse les gens chez eux. C’est quand même enlever le pain sur la table de ces gens-là."

Glenn Delathière, délégué syndical SLN joint par Mathieu Ruiz Barraud

Sur le pont qui mène à l'usine SLN, le 1er octobre.

 

"Trouver un équilibre"

"Si on applique le décret tel qu’il a été promu, on a plus de 500 personnes qui ont signé une pétition, qui ne sont pas vaccinées", ajoute Germain Djawari, secrétaire général-adjoint. Signatures qui concernent des travailleurs de Doniambo, en attendant le retour des autres sites SLN du pays. "Ce n’est pas contre le vaccin, c’est contre l’obligation", redit-il. "Trouver un équilibre entre ceux qui sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas. Je sais que c’est difficile."

 

L'Usoenc demande un moratoire

La question de cette loi et de sa mise en œuvre interpelle les organisations syndicales. Dans un communiqué diffusé jeudi 30 septembre, l’Usoenc "appelle ses adhérents, ses militants, ses sympathisants et l'ensemble de la population calédonienne à se vacciner pour faire bloc et stopper la progression de ce virus".

Cela dit, l'Union interpelle les élus sur la décision de ramener l'obligation vaccinale au 31 octobre, "très préjudiciable et source de tension sociale, de risque de trouble à l’ordre public, de conséquence économique avec de nombreuses pertes d’emplois et des risques de fermeture d’entreprise". L'Usoenc demande donc "un moratoire avant toutes prises de décisions" en la matière. 

 

La Fédération des fonctionnaires précise aussi sa position

Mardi 28, c'est la Fédération des fonctionnaires qui précisait son avis sur le sujet. La "Fédé" est favorable à la libre vaccination et opposée à la vaccination obligatoire, estimant qu'elle "met à mal le principe de la liberté individuelle, mais pas que". Cette notion "va irrémédiablement engendrer des conséquences professionnelles pour les salariés non vaccinés", craint-elle.

La Fédération en appelle à la responsabilité de chacun et encourage l'ensemble du pays à adopter les mesures de sécurité sanitaire, vaccination comprise. Et "fait l'amer constat que le débat relatif à l'obligation vaccinale crée des divisions fortes".