Elle trône depuis une semaine, au pied de la place des Cocotiers, en plein coeur de Nouméa. Et c’est déjà devenu un élément incontournable pour les visiteurs et les curieux. Ce dimanche 3 juillet, alors que le vide-grenier mensuel se déroulait pour la première fois place de la Paix, les visiteurs en ont profité pour découvrir la statue célébrant la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, inaugurée une semaine plus tôt.
Quand les gens sont divisés dans la politique, nous aussi dans nos coeurs on est divisés.
Germaine, calédonienne au sujet du métissage
Cette sculpture de l'artiste Fred Fichet se trouve à hauteur d’homme : il suffit de gravir quelques marches pour la voir de près. C'est ce qu’a fait Germaine, en train d'enlacer un Jean-Marie Tjibaou de deux mètres en bronze. "Ma mère était originaire de Hienghène et mon père était Calédonien. Il était à l'UC (Union Calédonienne). Mes enfants sont métis, le papa est métis. En étant entre deux chaises, on sait ce que c'est d'être partagé, d'avoir les bons côtés et les mauvais côtés de chaque ethnie.
ITW Germaine statue de la paix
Un symbole pour plusieurs générations
Comme beaucoup de Calédoniens de plus de trente ans, Germaine a vécu les Evénements, qui ont meurtri le Caillou dans les années 80. Elle espère "que ce ne sera pas une statue comme les autres, que les gens passeront à côté et y feront plus attention, que cela marquera les gens sur plusieurs générations."
Au fil de la matinée, les passants ont salué la mémoire "de ces grands hommes", comme cette habitante, qui s'est fait prendre en photo, ou encore ce Calédonien qui reconnaît avoir des frissons en admirant ce monument, symbole de paix, après quatre années d'affrontement entre loyalistes et indépendantistes. "Au-delà de la perfection de la statue, c'est l'histoire qui revient un petit peu".
Retrouvez ces témoignages de Calédoniens recueillis par Julie Straboni et Gaël Detcheverry