Affaire Pérès-Martinez : le procès en appel va-t-il se poursuivre ?

Dans la salle d'audience, avec les pièces à conviction de l'affaire Pérès-Martinez, le 3 avril 2023.
Troisième jour devant les assises de la Nouvelle-Calédonie pour juger en appel Olivier Pérès, quatre ans et demi après la mort d'Eric Martinez sur le golf de Tina. L'audience doit reprendre à 14 heures, ce mercredi, au tribunal de Nouméa mais la santé de l'accusé et son malaise de la veille rendent la suite du procès incertain.

C’est la question que tout le monde se pose. Olivier Pérès pourra-t-il continuer à assister à son procès en appel devant les assises ? Et en corollaire, l’audience va-t-elle tout simplement se dérouler ? Rien n’est moins sûr, vu l’état de santé de l’accusé

La défense met des conditions

Me Laurent Aguila atteste que son client devrait être au rendez-vous ce mercredi après-midi, à partir de 14 heures. Mais l’avocat pose certaines conditions : une surveillance médicale constante et une interruption des débats avant 20 heures. "Je m’oppose catégoriquement à ce que l’on pousse le bouchon avec sa santé et sa vie, assène-t-il. Il est démoli par ces quatre années de déchaînement contre lui, alors que l’expert psychiatre a déclaré hier lui-même qu’il était sous emprise d’Eric Martinez, qu’il n’avait rien prémédité, que c’était bien Eric Martinez qui l’avait chargé, qu’il avait tiré les deux premières balles pour se défendre et qu’on était légitime à se poser la question de l’abolition totale du discernement pour la troisième balle."

Retour sur une soirée agitée

La veille au soir, c’est un accusé déjà fatigué et au bord de la rupture qui se présentait à la barre. Après l’intervention de l’expert psychiatre, le Dr Southwell, durant plus de deux heures par visio-conférence. La cour demande à Olivier Pérès s’il se sent capable de continuer les débats. L’accusé répond par la négative. La cour lui demande s’il accepte de se retirer pour se reposer, pendant que les débats se poursuivent avec l’audition des témoins présentés par la partie civile. Nouveau refus d’Olivier Pérès, et de ses conseils. "Du jamais vu, proteste Me Aguila. C’est son droit sacré d’assister à son procès. Il n’en va plus seulement du procès équitable, mais de la vie d’un homme."

Hôpital

Suspension de l’audience. Vers 21 heures, Olivier Pérès se trouve allongé par terre, à l’extérieur du tribunal. Pas d’ambulance, il semblerait que des proches l’aient emmené aux urgences de l’hôpital. Contacté, Me Aguila atteste du "profond épuisement physique" de son client, qui a été placé "sous perfusion pour la nuit". D'où la question de sa présence, lors de la reprise du procès en appel. La partie civile, elle, ne fait aucun commentaire. 

Pour assassinat, Olivier Pérès encourt jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité. Mais si l’abolition du discernement était reconnue pour le troisième tir contre Eric Martinez, celui qui s'est avéré létal, il serait alors jugé irresponsable au niveau pénal. 

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