Affaire Pérès-Martinez : le septième jour du procès en appel s'est encore terminé tard

Olivier Pérès de retour devant les assises, ce mardi 11 avril 2023.
Aux assises de la Nouvelle-Calédonie, la soirée de mercredi s'est avérée riche en témoignages, au septième jour du procès en appel d’Olivier Pérès. Plus tôt dans la journée, c'est la veuve de la victime qui a été auditionnée, durant près de six heures.

Plusieurs témoignages entendus, mercredi 12 avril, à Nouméa pour le procès en appel d'Olivier Pérès. Jusque tard dans la soirée, avec d’ex-collègues, mais aussi d'anciens employés de maison de la famille Martinez. L'une de ces personnes, entendue en visioconférence, était interne en chirurgie orthopédique. Elle n’a pas vu ni entendu l'accusé, son ancien chef de service au Médipôle, depuis cinq ans. 

Une ex-collègue de l'accusé

Aujourd’hui installée dans l'Hexagone, elle est sûrement la dernière personne à avoir eu un échange verbal avec Olivier Pérès, le 13 septembre 2018, avant son départ pour le golf de Tina et sa rencontre funeste avec Éric Martinez. Le témoin déclare avoir senti chez lui de la crainte : "Il était perdu, il n’était plus l’homme fort et sûr de lui que j’avais toujours connu, déclare-t-elle. C’était l’ombre de lui-même." Selon la jeune femme, son ancien chef de service lui a dit qu’il était inquiet pour lui et ses enfants, qu’il avait des problèmes avec son voisin. 

D'anciens employés chez les Martinez

Un voisin décrit par d’autres témoins, toujours entendus mercredi soir par visio-conférence, comme un homme gentil et convivial. Deux anciennes employées de la famille Martinez évoquent son comportement respectueux et son caractère généreux. Interrogées par la partie civile, toutes deux déclarent que de nombreuses personnes regrettent Éric Martinez, contrairement à ce qui avait été dit par l’accusé avant son procès en première instance. Un des témoins ajoute que "le père de la victime est mort de chagrin quand son fils a été tué". Et un cousin germain de la victime a certifié qu’Eric Martinez n’aurait jamais prononcé de "menaces de mort à l’encontre d’enfants"

Laurence Martinez entendue très longuement

Avant cela, et NC la 1ère le racontait ici, la veuve de la victime a été longuement interrogée. Laurence Martinez est restée près de six heures à la barre. Elle est revenue sur le drame du 13 septembre 2018. La sexagénaire, trahie par son mari infidèle ainsi que ses amis Mathilde et Olivier, a déclaré qu'elle voulait seulement apaiser et sauver les deux couples. Les avocats de la défense l'ont confrontée à des divergences dans ses déclarations, elle a évoqué les calmants qu'elle prenait après la mort de son mari.

L'hypothèse de la manipulation retenue par la défense, critiquée par la partie civile

Interrogée sur sa profession, la veuve de la victime a expliqué être thérapeute et pratiquer l'hypnose conversationnelle. Soulignant qu'elle ne pouvait pas forcer une personne à agir contre son gré. L'hypothèse de la manipulation d'Olivier Pérès par l'épouse Martinez est retenue par la défense, mais critiquée par la partie civile. 

Le témoin a aussi assuré ne pas avoir été mise au courant d'éventuelles menaces proférées par son mari envers les enfants Pérès. Selon ses dires, c'est l'accusé qui organisait des rendez-vous pour la mettre en garde contre son mari. Un témoignage interrompu, nous l'avons relaté, par la révélation d'échanges téléphoniques, extraits d'un disque dur par la défense. Des fadettes soumises à l'interprétation des différentes parties.

Qui dit la vérité ?

Me Moresco a mis en avant des messages échangés entre Laurence et Eric Martinez, qui pourraient montrer qu'elle était au courant des infidélités de son mari. Pour la partie civile et l'avocate générale, cette thèse ne tient pas, ces messages n'étant pas réellement identifiés. Qui dit la vérité ? C'est le cœur de ce procès en appel. Il se poursuit ce jeudi avec le témoignage du médecin Jean-Louis Labbé, ou encore celui d'un fils d'Olivier Pérès. Les plaidoiries de la partie civile devraient être entendues en fin de journée.