Affaire Pérès-Martinez : pour la partie civile, il y a eu intention de donner la mort

Au palais de justice de Nouméa.
La partie civile avait la parole, ce jeudi après-midi, aux assises de la Nouvelle-Calédonie, au quatrième jour du procès Pérès. Premier avocat à plaider, Me Calmet a remis en question la sincérité de l’accusé, et battu en brèche ses déclarations.

Original, mais malheureusement banal. Voilà comment maître Martin Calmet voit cette affaire. Jeudi 10 mars, en fin d’après-midi, place aux plaidoiries de la partie civile. Le compte-rendu d’audience de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu :

©nouvellecaledonie

Pour l’avocat, la procédure a été marquée par trois ans et demi d’attaques et d’insinuations destinées à salir la famille Martinez. Et ce qui ressort à ses yeux, ce sont les personnalités des protagonistes.

"Jamais on ne vous fera croire qu’Eric Martinez était parfait", lance-t-il aux jurés. "Amical, loyal, jovial, c’était aussi ça, Éric Martinez." Il décrit un couple "heureux, leur bonheur était leur fils."

"Vous vivez cette audience comme un jeu"

"Éric Martinez trompera plusieurs fois sa femme, [elle] a tout fait pour pardonner la trahison", souligne-t-il. Puis il s’adresse à Olivier Pérès : "Vous vivez cette audience comme un jeu avec le souhait de réhabilitation", attaque l’avocat. "Vous avez un complexe de supériorité au caractère extrême, vous vous pensez être le meilleur et souhaitez gagner (…) La conséquence est du narcissisme et de l’égocentrisme." Et de se tourner à nouveau vers les jurés : "Ce sera à vous de dire si l’accusé avait d’autres choix le 13 septembre 2018."

Me Calmet se montre convaincu de sa détresse face à la trahison de sa femme, entre le 29 août et le 4 septembre. Mais il estime qu’Olivier Pérès a changé lorsqu’il a décidé de reconquérir son épouse. D'après l’avocat, les menaces sont des prétextes et l’accusé dénonce sans preuve.

Pensée criminelle

Pour la partie civile, il a décidé de se débarrasser d’Eric Martinez le 9 septembre, le jour où il a envoyé à sa femme cette photo d’un crâne transpercé d’une flèche, accompagné de ces mots : "J’ai eu sa peau, les enfants n’ont plus à avoir peur." Selon Martin Calmet, l’homme au centre du procès a prémédité son geste le 13 septembre, en se préparant, après avoir eu une pensée criminelle. Il ne croit pas à la légitime défense qui est invoquée, ni à l’altération du discernement.

L’avocat s’attarde encore sur le manque de respect et l’arrogance l’accusé, dit-il, a fait preuve devant la cour d’assises. "La justice est la même pour tout le monde", conclut-il.

En fin d'après-midi, Me Mimran plaidait à son tour.