Hugues Vhemavhe pourrait bientôt retrouver son poste de président du Sénat coutumier. Lors d’une rencontre qui s’est déroulée hier au siège de l’institution à Nouville, le Conseil national des grands chefs, Inaat Ne Kanaky, a demandé à Victor Gogny de renoncer à sa fonction de président de l’institution au profit d’Hughes Vhemavhe. Selon nos informations, Victor Gogny, aurait accepté de démissionner à la demande du grand chef de Mouli, Ambroise Doumai, dont il dépend.
La démission pourrait être annoncée en début de semaine prochaine et pourrait être suivie d’un nouveau bras de fer car les soutiens de Hughes Vhemavhe, majoritaires au sein du Conseil des grands chefs, sont par contre minoritaires au sénat. Fin janvier, seuls trois des seize élus que comptent l’institution s’étaient prononcés en faveur de son maintien au pouvoir.
Mais pour le Conseil national des grands chefs, d’un point de vue coutumier, Hughes Vhemavhe n’a jamais perdu son poste, il n’y a donc pas lieu de procéder à un nouveau scrutin.
Instance autochtone de discussion
Cette nouvelle passe d’armes est symptomatique de la crise profonde que traverse l’institution, créée par l’accord de Nouméa en 1998 et dont l’avenir, à l’aube des discussions sur l’avenir du territoire, est incertain.
Le Conseil national des grands chefs, né lors du dernier congrès du pays Kanak en septembre dernier, entend d’ailleurs jouer un rôle lors des négociations. Mais pour cela, son président, Hippolyte Sinewami-Htamumu, estime qu’il faut que l’institution coutumière retrouve sérénité et stabilité.
Il appelle de ses voeux la création d’une "instance autochtone de discussions", qui serait composée de représentants du sénat, du conseil des grands chefs et des aires coutumières. La proposition a été faite vendredi par le conseil aux sénateurs.