L'Anse-Vata, bien plus qu'une plage pour dépliant touristique, un lieu emblématique de Nouméa. Mais le site est en sursis. En cause, la montée des eaux et de violents cyclones qui menacent son existence. Les derniers stigmates ont été laissés par les assauts de la dépression Lucas en mars dernier. "On peut s'attendre à un recul progressif au cours des années qui irait jusqu'au-delà de la route. C'est-à-dire que d'ici 2050 à 2070, la mer arrive aux commerces", détaille Philippe Jusiak, directeur des services techniques de la ville de Nouméa.
A la mairie, on prend très au sérieux ce scénario et pour sauver la plage, d'ambitieux travaux ont été programmés. L'aménagement de l'Anse-Vata en une large promenade a été voté à l'unanimité en conseil municipal. Le projet phare de la seconde mandature de Sonia Lagarde. "Il faut prendre ce projet à bras le corps", assure la maire. "C'est la vitrine de Nouméa. Il faut faire les travaux nécessaires, donc on va les faire."
Une promenade gagnée sur la route
Dans un premier temps, la plage sera stabilisée avec des marches en béton qui mèneront à une promenade de 9 à 12 mètres de large. Les flâneurs pourront déambuler sur ce qui est aujourd'hui une des deux voies de circulation. Car les automobilistes ne disposeront plus que de la route la plus éloignée du bord de mer.
"Le démarrage est prévu tout début 2022, avec le gros morceau, la requalification de la promenade et l'ouvrage de délimitation du trait de côte pour 1,9 milliard de francs, ajoute Philippe Jusiak. Ces travaux vont se dérouler sur 24 mois, par tronçon, pour éviter de mettre en chantier toute la promenade de l'Anse-vata et libérer petit à petit chaque tronçon."
Tenter de limiter l'érosion du rivage
En parallèle, des travaux maritimes vont être entrepris juste en face des hôtels, pour une enveloppe de 400 millions de francs. Trois brise-lames de 100 mètres de long serviront de remparts sous-marins pour contrer les courants qui creusent le rivage en déplaçant le sable.
Deux ans de travaux sont prévus pour sauver et peut-être embellir une des baies les plus connues de Calédonie.
Le reportage d'Antoine Letenneur et Nicolas Fasquel :