Des Calédoniens solidaires des «gilets jaunes»  

Samedi en milieu de matinée, baie de la Moselle à Nouméa.
Alors qu’une nouvelle manifestation était attendue à Paris, quelques centaines de personnes ont rejoint samedi matin le siège du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. A Nouméa, ces «gilets jaunes» entendent dénoncer la vie chère et les inégalités sociales.
«On fait ce mouvement pour tous les Calédoniens, pour leur porte-monnaie, contre les inégalités, et en soutien avec les "gilets jaunes" de la France.» Manu, chef-cuisinier, fait partie des manifestants qui ont rallié la baie de la Moselle, sous les fenêtres du gouvernement.
Le reportage télé de Bernard Lassauce et Patrick Nicar.
©nouvellecaledonie
  

Jusqu'à 400

Ils étaient environ 200 en même temps ce samedi matin, voire jusqu’à 400 en comptant celles et ceux qui sont passés et repartis. Avec ou sans gilets jaunes. Il faut dire qu'ils ne sont pas si évidents à trouver, en Calédonie, où ils ne sont pas obligatoires dans le coffre des voitures. Pour l’occasion, certains participants sont allés en acheter.
  

Par les réseaux sociaux

Sur le Caillou, qui a ses propres règles en matière économique, la problématique n’est pas tout à fait la même que l'élan national axé sur la hausse du prix des carburants. Mais comme dans le reste de la France, l’appel à mobilisation est surtout passé par les réseaux sociaux, à part des banderoles affichées ici et là. Créé la semaine dernière, le groupe Facebook «Gilet jaune Calédonie», qui se veut apolitique, comptait plus de 4500 membres samedi à la mi-journée.
 
«Viva la révolujiaune»...
 

Rassembler les mécontents

«La mission de ce mouvement, est-il décrit, est de rassembler les habitants du Caillou qui sont mécontents de l’état actuel de la Calédonie: taxes injustes et trop élevées, lenteurs administratives, lois inutiles, le monopole des grandes familles, scandales des élus, insécurité etc.» 
 
Les participants qui souhaitaient prendre la parole se sont succédés à la «tribune».
 

«Pas là pour bloquer les Calédoniens»

«On veut vivre de notre travail, ce qui n’est plus le cas. Nous ce qu’on voit, c’est nos fins de mois, la jeunesse qui part en vrille…», décrit Manu. Quelle sera la suite donnée à cette protestation? «Là, on a fait les choses en règle. On a déclaré notre rassemblement aujourd’hui, précise-t-il. Il est sûr que si on n’a pas d’interlocuteurs qui apportent des réponses positives à nos demandes, on passera à d’autres actions. Par contre, je voudrais souligner: on n’est pas là pour bloquer les Calédoniens.»

Le reportage radio de Coralie Cochin.