Un client qui sonne à la porte d’un commerce pour entrer, cela peut surprendre en Nouvelle-Calédonie. Depuis quatre ans, le propriétaire des lieux a décidé de sécuriser son magasin et de filtrer les entrées. Plus question pour lui de prendre de risque, après avoir été victime de vols à de multiples reprises. "Mon collègue s'est fait voler son portefeuille derrière le comptoir, raconte Mathieu Eude, propriétaire d'un magasin de sport. Il y a eu des tentatives de se disperser dans le magasin pour prendre quelque chose. On a dû en courser deux ou trois dans la rue. On fait très attention au délit de faciès, mais lorsqu'ils sont cagoulés et éméchés, on évite de les faire rentrer, surtout quand ils sont en bande."
Caméras et porte fermée
Il est encore difficile de recenser le nombre exact de commerces qui ferment leur porte à clé. Mais dans certains quartiers de Nouméa, cette méthode pour sécuriser les lieux prend de l’ampleur. "Quand on est à l'arrière, on n'entend pas forcément les clients rentrer. D'autre part, il y a eu des petits soucis de vols et on y a été confrontés nous-même, retrace Caroline Cognet, propriétaire d'un magasin de décoration. Malgré les caméras de surveillance, on a opté pour cette solution, qui pour certains clients peut paraître surprenante... Pour nous c'est plus une solution de confort."
Si certains clients s’interrogent en trouvant porte close, d’autres se montrent plutôt compréhensifs. C'est le cas de Fabien Bonvini : "c'est une dame, on ne sait jamais. Il y a quand même un peu de violence, ça ne nous dérange pas du tout." Pour lutter contre les actes de délinquance, d’autres moyens existent comme la mise en place d’alarmes. La province Sud, à travers l’aide à la sécurisation des entreprises, prend en charge 50% du coût total des dépenses dans la limite d’un million de francs pacifique.