Colère et indignation à Kaméré après l’agression du médecin

Les conditions actuelles d’exercice ne permettent pas de garantir l’accès aux soins, dixit le Syndicat des médecins libéraux de Nouvelle-Calédonie. L’organisation s’indigne en effet de l’agression d’un médecin généraliste lundi 5 septembre au soir à Kaméré. Il est vrai que sur place, l’émoi était grand pour les patients comme pour les employés du centre médical de ce quartier de Nouméa, au lendemain des faits.

Christine sort à peine de chez son généraliste et vient d’apprendre la nouvelle de l’agression. Tout de suite, elle est envahie par un sentiment de lassitude :

C’est du n’importe quoi ! il faut arrêter de stagner aussi dans le quartier. Il faut sortir. Il faut essayer de bouger pour voir autre chose. Il faut qu’ils réfléchissent à ce qu’ils font. Ils font ça après on a plus de médecins. On va les chercher où après ? S’ils se décident à partir, on fait comment ?!

Christine

Marie-Pierre, elle, est secrétaire médicale. Depuis mardi matin, elle vient travailler avec un peu plus d’appréhension. « C’est assez angoissant. Le soir on a peur. On part à deux. On ne part pas tout seul. Il y a un vigile qui est là mais il n’est pas avec nous tout le temps. Mais c’est vrai que maintenant ça fait peur ». Du côté des professionnels de la santé du quartier, le ras-le-bol domine. Véronique Rouvière, kinésithérapeute, regrette qu’une minorité mette en péril la présence du centre médical. Elle ressent un certain dégoût :

On est dégoûté. On est vraiment pas là pour ça. On est là pour s’occuper des gens. On est dans un quartier social donc on fait plus que notre travail dans ce quartier. Voir qu’il y a des abrutis pareils qui peuvent venir jeter un climat, une ambiance aussi délétère, c’est écoeurant.

Véronique Rouvière

Tous redoutent une chose, le départ des médecins et la fermeture de ces structures de proximité.

Le reportage de Mathieu Ruiz Barraud :

Médecin agressé à Kaméré, les réactions