Le collège Champagnat plonge ses équipes dans la culture kanak

L'importance du tressage, en travaux pratiques!
Ils doivent transmettre à leurs élèves les piliers de la culture kanak? Qu'à cela ne tienne! Les professeurs mais aussi les personnels non enseignants du collège Marcellin-Champagnat, à Nouméa, ont passé la journée d'hier à s'en imprégner sur les installations du centre Tjibaou.
Pas besoin d'être Kanak pour connaître un geste traditionnel aussi familier que la coutume de bonjour. Mais de là à savoir qu'elle s'exprime de 27 manières différentes, il y a un pas, que l'équipe éducative du collège Marcellin-Champagnat a franchi hier. «C'est 27 manières d'appréhender le monde. 27 manières d'appréhender, aussi, celui qui est en face de vous», a décodé le directeur du CCT Emmanuel Tjibaou à la trentaine de personnes qui ont passé la journée sur ses installations.
Le reportage radio de Martine Nollet (photo: Sheïma Riahi).

Un bougna cuit au centre

L'établissement catholique de la Vallée-des-Colons a en effet ouvert une voie. Son directeur, Béniéla Lorée, a eu l'idée d'immerger les enseignants et plus largement le personnel dans les fondamentaux de la culture kanak qui doivent être désormais enseignés au collège. Au centre Tjibaou, ils ont cuisiné eux-mêmes le bougna ensuite cuit au four traditionnel, pratiqué le tressage sur feuilles de cocotier, creusé le sens de l'igname, évoqué les plantes médicinales… Façon de désacraliser un savoir que les professeurs, spécialisés en telle ou telle matière, ne se sentent pas forcément légitimes pour transmettre.

Avant le repas partagé.

Avec des gens «dont c'est le métier»

«On a monté une journée pédagogique en partenariat avec le centre culturel Tjibaou, sur le thème de l'enseignement des fondamentaux de la culture kanak, dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme des collèges contextualisée à la Nouvelle-Calédonie», pose Béniéla Lorée. «L'idée, c'est de travailler sur les piliers qu'on retrouve au niveau du référentiel, mais avec le regard de gens qui font la promotion de la culture kanak, dont c'est le métier.»

«Toucher du doigt de quoi on parle»

«A Nouméa, on a le centre culturel, ajoute le chef d'établissement. On aurait été en Brousse, on serait allés directement voir les tribus alentours pour mettre en œuvre concrètement dans la vie de tous les jours, et créer ce lien. Parce qu'un référentiel, c'est bien. Vivre les choses sur le terrain, c'est encore mieux.» «Ça nous permet de toucher du doigt exactement de quoi on parle», apprécie cette prof d'anglais, et ce que ça représente.»
Le reportage télé de Sheïma Riahi et Laura Schintu.
©nouvellecaledonie

Par ordre d'apparition à l'écran:
- Gilles Subileau, professeur d’éducation musicale;
- Béniéla Lorée, directeur du collège;
- Corinne Martin, professeur d’anglais;
- Delphine Carpentier, professeur d’EPS;
- Emmanuel Tjibaou, directeur du CCT.