Les commerces de l'Anse-Vata sont-ils accessibles à tous?

Plusieurs associations de personnes en situation de handicap ont participé à une opération de «testing» dans des établissements accueillant du public à Nouméa. Initié par des ergothérapeutes, ce projet vise à recueillir un maximum d’informations qui serviront à alimenter leur site internet.
Il est 9h30, ce samedi, sur l’Anse-Vata. La première équipe s’élance et enchaîne les boutiques d'une galerie commerciale. Aux côtés de Marthe Mandi, de la maison Gabriel-Poëdi, la jeune Mélodie âgée de 21 ans. «Elle est sur fauteuil roulant. Elle ne parle pas. Elle a été diagnostiquée comme étant polyhandicapée, confie son accompagnatrice. Pour communiquer, on lui pose des questions. Elle n’a qu’à nous répondre par "oui" ou par "non" en hochant la tête.»
 

Vérifier et recueillir des renseignements

Le fauteuil roulant accède à l’allée des différents commerces, sous le regard des clients. Dans cette équipe, le jeune Zaccharie Ruiz prend sa mission très au sérieux. Sensibilisé dès l’enfance à la problématique des personnes en situation de handicap, il n’a pas hésité à être de la partie. «Ma mission est de mesurer les entrées des portes de chaque commerce avec un mètre, indique-t-il. 90 cm, c’est en gros la taille d’un fauteuil roulant.» Et d’insister : «Il ne faut absolument pas que la taille des portes d’entrées soient au-dessous de cette dimension.»
 

Des accès libres pour les handicapés

Il note tout. La superficie du commerce, son agencement, la cabine d’essayage et les toilettes : rien n’est laissé au hasard. Sur deux commerces visités, les accès ne présentent aucune difficulté. Le troisième établissement rend la tâche plus difficile à l’accompagnatrice et à la jeune Mélodie. «Dans cette boutique, l’accès n’est pas facile pour les personnes à mobilité réduite, constate Marthe Mandi. On est obligés de les laisser dehors ou de coller le fauteuil roulant au rayon. L’accompagnatrice est donc dans l’obligation de commander et d’acheter», estime-t-elle. 
 

Mis en ligne

Plusieurs enseignes ont bien voulu se prêter ainsi au jeu. Kathy Basquin est propriétaire d’une boutique de bijoux de 20 mètres carrés. «Tout le monde est en droit de venir dans une boutique et d’acheter, qu’il soit valide ou invalide», déclare-t-elle. L’ensemble des informations recueillies de cette manière pourront être consultées sur le site jaccède.com. Une information accessible, surtout, aux personnes en situation de handicap.