Tradition dans la tradition, l’ampleur de la manifestation est vue de façon très différente selon que l’on s’adresse aux organisateurs ou aux forces de l’ordre. Le syndicat USTKE estime que plus de 2500 personnes ont arpenté le centre-ville de Nouméa ce lundi 1er mai, pour son habituel défilé. Chiffre qui, pour la police, était plutôt de l’ordre des 600 participants.
«Trente-cinq ans que je défile»
Quoiqu’il en soit, ce sont des Calédoniens de tous les âges qui marchaient entre les plate-formes, et beaucoup défilaient en famille. « J’ai 42 ans, le syndicat a 35 ans : ça fait trente-cinq ans que je défile avec mes parents », résume cette participante. Elle explique le sens que revêt pour elle ce rendez-vous : « C’est la Fête des travailleurs, il y a des gens qui sont morts pour les droits des travailleurs et c’est une façon comme une autre de leur rendre un hommage. »
«Un devoir de mémoire »
« Nous en sommes aujourd’hui à la trente-deuxième marche de l’USTKE, qui a été faite pour la première fois le 1er mai 1982, rappelle en effet son actuel dirigeant, André Forest. Pour nous, il s’agit avant tout d’un devoir de mémoire, vis-à-vis des vieux, syndicalistes ou travailleurs, qui ont laissé leur trace dans l’amélioration des conditions de travail, dans l’écriture des lois sociales. Nous, les nouveaux responsables, sommes là pour améliorer et consolider l’existant que eux ont contribué à créer. »
«Enjeu politique»
«Des sujets d'actualité»
« Le 1er mai de l’USTKE, c’est toujours aussi un 1er mai politique, confirme Louis Kotra Uregeï, son fondateur. C’est l’occasion à chaque fois d’évoquer des sujets d’actualité. » En l’occurrence, pour ce cru 2017, « les résultats du premier tour des présidentielles en Nouvelle-Calédonie, l’inscription automatique des Kanak sur les listes électorales et 2018, avec le référendum d’autodétermination. » La vision du syndicat pour 2018 était d’ailleurs le thème du jour, décliné sur le cortège et dans les slogans.