Crise en Nouvelle-Calédonie : intervention massive des forces de l'ordre à Rivière-Salée, dans le Nord de Nouméa

Un blindé de la gendarmerie face à un barrage, dans le quartier nouméen de Rivière-Salée, le 31 mai 2024.
Impressionnante intervention des forces de l'ordre, ce vendredi, à Nouméa, dans le grand quartier de Rivière-Salée. "Le dernier de Nouméa qui n’était pas sous contrôle", a réagi Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer affirme que l'opération a été "un succès".

Lancée en milieu de matinée, l'intervention était encore en cours, ce vendredi 31 mai à la mi-journée, au cœur de Rivière-Salée. En particulier vers les avenues Bonaparte et Koenig, à hauteur de la station-service. Une première opération, d’envergure, appuyée par le survol d'un hélicoptère Puma avec à son bord un équipage du Raid. Il a enchaîné les rotations au-dessus du lycée professionnel Petro-Attiti. Des centaines d'effectifs étaient déployés, avec de nombreux véhicules dont des VBRG.

Hélicoptère au-dessus du lycée profesionnel Petro-Attiti, au cœur de Rivière-Salée, le 31 mai 2024, en milieu de matinée.

"Zone rouge"

Des moyens impressionnants, face à des barrages encore tenus, dans un secteur qui s'avérait l'un des plus sensibles de l'agglomération depuis le début des émeutes. Selon les témoignages d'habitants, il était qualifié de "zone rouge" par les forces de l'ordre. Rivière-Salée, quartier populaire, est aussi l'un des plus peuplés de Nouméa avec environ 6 800 habitants au dernier recensement. 

>>Dans l'après-midi, le haut-commissaire Louis Le Franc annonçait : "La totalité de la ville de Nouméa est sous contrôle de l'État"

Intervention massive des forces de l'ordre à Rivière-Salée, le 31 mai 2024.

Surprise et soulagement

Sur place, ce vendredi, beaucoup de détonations, des couloirs de fumée, des entrées bouclées. Toute cette agitation a vite attiré l'attention des riverains. Certains ont confié à notre équipe être à la fois surpris et soulagés, disant n’avoir pas vu d’opération de sécurisation depuis que les troubles ont commencé, il y a deux semaines et demi. Dans l'intervalle, de très nombreux commerces et services ont été détruits.

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Maisons pillées

Et le ressenti restait celui d'une très grande insécurité. En l’espace de quarante-huit heures, cinq villas ont été pillées. L’une d’elles a été incendiée. Il s’agissait essentiellement d’habitations inoccupées au moment des faits, car les occupants étaient partis, se sentant en danger. Parmi les résidents présents ce midi, qu’ils soient d’origine européenne, kanak ou wallisienne, le sentiment qui dominait était celui de l'impuissance et d’avoir été livrés à eux-mêmes, condamnés à devoir protéger leur domicile par leurs propres moyens. 

Gérald Darmanin évoque un "succès" 

Via son compte X, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, explique que cette opération s'est terminée "avec succès" et remercie les forces de l'ordre. Il indique que 26 barrages ont été levés et 12 personnes interpellées. 

Le reportage de Loreleï AUbry et Gaël Detcheverry :