La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux, fin mai dernier. On y voyait un policier municipal de Nouméa frapper violemment à la tête un jeune homme déjà maîtrisé, les mains menottées à terre. Des faits commis le 25 mai dernier, rue Jacques Iewake au 6e Km, à proximité d’un caviste.
Le 7 juin dernier, le parquet a engagé des poursuites “dans le cadre de la procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité” indique le procureur de la République Yves Dupas, à l’encontre de l’agent municipal en cause, pour violences volontaires par personnes dépositaire de l’autorité publique.
Plusieurs contusions au visage
Sur les faits, survenus aux alentours de 23 heures, ce 25 mai, le procureur de la République indique “qu’une patrouille de la police municipale de Nouméa repérait un groupe d’individus cagoules, qui tentaient d’ouvrir la porte du commerce. Dans leur fuite, l’un des mis en cause était interpellé, menotté et placé en position assise sur le sol”. C’est alors que l’agent de police municipale portait un violent coup de pied au visage de l’homme interpellé. “L’examen médical mettait en évidence la présence de plusieurs contusions, notamment au niveau de la mandibule (os de la machoire inférieure), justifiant une incapacité totale de travail de deux jours”, précise Yves Dupas.
Lors de ses auditions en garde à vue, “l’agent de police déclarait qu’il avait réussi à interpeller, puis maîtriser l’auteur présumé de la tentative de vol, lors d’une course poursuite sur une distance de 150 mètres. Le jeune homme, âgé de 18 ans, avait résisté à son interpellation et proféré de multiples insultes à l’égard des policiers”.
Toujours pendant ses auditions, le policier municipal mis en cause a admis qu’après la maîtrise et le menottage du jeune, assis dans l’attente du placement dans le véhicule de service, il avait donné un coup de pied “en manquant de discernement, dans un geste impulsif, par colère, dans une réaction aux outrages et au comportement agressif de l’intéressé”.
Des faits en état de récidive
L’officier de police municipale a donc été jugé le 7 juin dernier pour violences volontaires, suivies d’une incapacité totale de travail n’excédant pas huit jours, par personne dépositaire de l’autorité publique. Des faits commis en récidive, “suite à un jugement rendu en 2021, pour violences par conjoint ou concubin”, ajoute le procureur.
Il a été condamné à dix mois d’emprisonnement, il a également interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans et interdiction de détenir ou de porter une arme et ce, pendant cinq ans.
Yves Dupas qui précise ce vendredi après-midi que “l’institution judiciaire exerce ses missions avec objectivité et impartialité, et en toute indépendance”.