Cyberattaques en Nouvelle-Calédonie : l'instabilité du pays rend plus vulnérable le réseau Internet

Les troubles qui secouent le pays depuis le mois de mai le rendent plus vulnérables aux cyber-attaques.
La cyberattaque qui a ciblé le fournisseur d'accès internet Lagoon dans la nuit du 17 au 18 août soulève de nombreuses questions quant à la gestion de la cybersecurité sur le territoire. La menace que les cybercriminels font peser sur le pays s'est-elle renforcée ces derniers mois ? Quelles stratégies les institutions et entreprises peuvent-elles mettre en place pour prévenir ces risques ?

Des clients encore privés de connexion internet, 230 serveurs d'hébergement inaccessibles. Cinq jours après la détection de la cyberattaque qui a ciblé le fournisseur d'accès internet Lagoon, l'entreprise est toujours à pied d'œuvre pour rétablir ses services le plus rapidement possible. De nombreux clients Internet ont tout de même retrouvé leurs accès.

"Il y a toujours une investigation en cours qui demande un travail très détaillé. C’est pour ça que ça demande du temps mais, globalement, on doit arrêter cette vulnérabilité", commente, Stéphane Matéo DG du FAI Lagoon.

La Nouvelle-Calédonie plus vulnérable


Si un volume anormal de trafic suspect a été constaté sur le territoire ces derniers mois, difficile pour l'heure de confirmer une tendance avec les outils dédiés à la surveillance du réseau.

Seule certitude pour Laurent Rivaton, président de la commission cybersécurité du cluster Open NC, les troubles qui secouent le pays depuis le mois de mai le rendent plus vulnérable aux cyberattaques. "Comme on est dans une situation particulière de déséquilibre, on devient des proies intéressantes pour les cybercriminels. Pour être utilisé comme instrument de déstabilisation quand il y a des tensions entre les pays", explique-t-il.

Des cyberattaques plus nombreuses


Période de crise ou non, la prise de conscience des risques liés à la cybercriminalité gagne du terrain auprès des institutions et des entreprises. Elles sont en effet chaque année plus nombreuses à augmenter leur budget consacré à la sécurité de leurs infrastructures informatiques. C'est le cas de la compagnie aérienne Air Calédonie, elle-même victime d'une cyberattaque il y a deux ans.


"Nous, on a augmenté le budget cyber (...) On a aussi renforcé l’environnement technique", indique François Xavier Trolliard Responsable du département des systèmes d'information d'AirCalédonie. "Et on a mis l’humain au centre du dispositif, par exemple, on a initié le personnel à des sessions de formation sur la cybersécurité."

Si certains secteurs d'activité jugés sensibles sont soumis à une réglementation stricte en matière de cybersécurité, pour la majeure partie des entreprises que compte le territoire, il n'existe à ce jour aucune disposition obligatoire, mais la vigilance reste de mise. 

Un reportage de Marion Thellier et David Sigal

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