Un profond mal-être des agents, voilà ce que décrivent les membres du Soenc fonction publique. Avec pour cause principale, explique le syndicat, un effectif loin de répondre aux besoins : ils ne sont que deux par bloc de 80 à 100 détenus, au lieu des quatre préconisés par un audit en 2018. Pour Steven Carnicelli, secrétaire de la section pénitentiaire, les équipes sont installées dans un cercle vicieux.
"On sert à combler des postes"
"Etant une plus grande masse de personnels, on sert à combler les postes administratifs, les postes techniques, qui ne sont pas couverts", détaille-t-il. "Il y a certainement des vrais besoins. Sauf que ce n’est pas à nous, personnel de surveillance, de combler. Ça fait des absences au niveau de la détention, des postes à couvrir, donc des rappels et de la fatigue supplémentaire." Le Soenc dénonce également un manque d’écoute de la direction depuis deux ans. Il demande donc le départ du directeur, Philippe Peyron.
"Un absentéisme important"
Le chef d’établissement, lui, pointe le contexte – crise sanitaire et actualité institutionnelle – cause d’une fatigue générale. Et d’un absentéisme chronique. "Le fonds du problème, c’est un absentéisme important et un sentiment de fatigue exacerbé", insiste-t-il. "Plus vous avez un taux d’absentéisme qui monte, plus vous avez des agents qui sont rappelés pour compenser. Et plus ils sont rappelés, plus ils se fatiguent."
Rendez-vous... à Paris
Pour Vincent Holopopo, secrétaire général adjoint du Soenc fonction publique, des démarches peuvent être engagées afin d’améliorer les choses. Pour la direction, ce travail est engagé. En attendant, le syndicat a rendez-vous le 3 février, avec le directeur national de l’administration pénitentiaire, à Paris, pour lui exposer la situation.
Le mouvement de grogne a réuni jusqu’à une trentaine de manifestants devant le Camp-Est. Commencé au petit matin de ce jeudi 20 janvier, il a été levé en fin de journée.
Débrayage devant le Camp-Est, un reportage d'Anne-Claire Lévêque