Deux ans de prison pour avoir encore battu sa compagne

C'était la quatrième fois qu'il s'en prenait ainsi à sa compagne: un homme d'une trentaine d'années a été condamné ce vendredi matin à deux ans de prison ferme pour violences conjugales.  
«Nous sommes les champions de France des violences conjugales.» C'est en faisant son réquisitoire que le substitut du procureur, Richard Dutot, a rappelé ce matin le triste record, sachant que le nombre de plaintes est en constante augmentation. Un homme d'une trentaine d'années était jugé au tribunal correctionnel de Nouméa pour avoir battu sa compagne en décembre dernier.
 

«Tenu tête»

Le Parquet a insisté sur le caractère aigu des violences, puisque le conjoint a utilisé un câble pour frapper sa victime. A la barre, le prévenu dit ne plus se souvenir exactement des raisons qui ont motivé son acte. Hormis le fait que sa compagne lui «avait tenu tête». «J’ai été lâche», reconnaît-il, tête baissée.
 

J’ai été lâche.

 

«Tyran domestique»

«Vous êtes un tyran domestique», lui répond la présidente avec ce constat glacial: «En Nouvelle-Calédonie, plus on s’aime, plus on se tape dessus.» Photos à l’appui, elle énumère les traces laissées par les coups: des hématomes à l’oeil, aux cuisses, aux bras, aux fesses.
 

Le prévenu invoque une période difficile 

Pour sa défense, l’homme invoque une période difficile, au moment des faits. Il était alors sans emploi. Mais aujourd’hui, tout cela est fini, assure son avocat, Me Maxime Guérin-Fleury. Il a retrouvé un travail de docker au port autonome et sa compagne est revenue vivre avec lui. Elle ne demande pas réparation. Pendant toute l’audience, elle restera silencieuse.
 

En Nouvelle-Calédonie, plus on s’aime, plus on se tape dessus.

 

Récidive

Le substitut du procureur de «ne pas attendre qu’il la tue». Face aux faits de récidive, il a demandé quatre ans de réclusion: c'était la quatrième fois que l'homme s'en prenait sa compagne, et la cinquième qu'il comparaissait pour ce genre de délit. Le tribunal l'a condamné à deux ans d’emprisonnement ferme.