Evelyne vient de conclure une affaire : un haut plutôt sympathique. Pour ça, elle n'a pas débourser un franc, juste deux fleurs. On ne parle pas ici de végétaux mais d'une monnaie virtuelle, une unité de troc entre les membres de l'association baptisée Fleurs de Niaouli.
"L'avantage c'est que l'on peut acquérir des choses sans tomber dans le rouge avec notre véritable argent. Ça permet d'accéder à plein de choses que l'on ne pourrait pas finalement s'offrir vu les temps qui courent" explique Marie Creugnet-Basset, la présidente de l'association.
Le reportage de Yvan Avril et Ismaël Waka-Ceou, à la maison de quartier de Magenta.
Jamais d'argent, uniquement des fleurs
Une fleur équivaut environ à 100 francs dans l’esprit des membres de l'association. Les membres peuvent gagner des fleurs en échangeant leurs objets mais aussi en proposant leurs services. C'est ainsi que Francine a pu bénéficier de quelques coups de main, comme par exemple "pour désherber; ou en cas de cyclones. J'envoie une annonce au sein de l'association et si quelqu'un peut venir m'aider, il viendra" explique-t-elle. Travaux de couture, de bricolage ou encore de peinture, tout est possible et évalué en fleurs.
Ce dispositif est déjà bien connu dans l'Hexagone et dans les Outre-mer; il en existe environ 600. On appelle ça un SEL, autrement dit système d'échange local, avec pour les membres, une règle d'or : "il n'y a pas du tout d'argent entre nous. Jamais" rapelle Martine, la fondatrice de l'association.
Pas d'argent mais beaucoup de convivialité dans ces réunions. L'association espère désormais pouvoir convaincre les jeunes de prendre le relais et recherche des bénévoles.