En Nouvelle-Calédonie, la campagne présidentielle ne passionne guère

Même devant l'hôtel de ville de Nouméa, les affiches des douze candidats ne figurent pas toutes sur le panneau d'affichage.
Peu de meeting, de nombreux candidats non représentés localement, affichage minimaliste dans les rues, y-a-t-il une campagne électorale en Nouvelle-Calédonie ? Les Calédoniens iront-ils voter, dimanche 10 avril ? Le désintérêt de la population est palpable.

Les Calédoniens passent devant et ne les remarquent même pas. En Nouvelle-Calédonie, les candidats au premier de l'élection présidentielle ne sont d’ailleurs pas tous affichés sur les panneaux électoraux. Une élection qui semble déjà marquée par la désaffection de la population.

"Je pense que les gens en ont marre. Ils ont du mal à s'en sortir, alors je pense qu'il y a très peu de personnes qui vont aller voter et il aura beaucoup d'abstention", estime René, un Nouméen. "Je sais que le vote c'est la semaine prochaine [dimanche 10 avril, NDLR], mais je ne sais pas. Je verrai comment je vais faire", poursuit Justine. "On a du mal à se faire son opinion sur les personnes qui se présentent", renchérit Aude.

Des référendums qui ont beaucoup mobilisés les esprits

C'est un peu comme si la Nouvelle-Calédonie, et ses préoccupations étaient à mille lieues de ce scrutin. "C'est peut-être lié au fait qu'on sort, d'une part, d'un référendum. C'est quelque chose qui a beaucoup mobilisé, enfin en principe, les esprits, même si tout le monde n'a pas été présent au moment du vote, et nous savons pourquoi", analyse Luc Steinmetz, historien. "Peut-être que les gens sont surtout concentré sur l'avenir institutionnel."

Hors de cette préoccupation, toute calédonienne, les programmes des candidats n’affichent peu ou pas de promesses à même d’intéresser l’électeur local.

Pour moi c'est toujours pareil : que ce soit un parti ou un autre, on arrive toujours à la même chose. Il n'y a rien qui change.

Marie-Lou, une Nouméenne

Une rupture entre les enjeux présidentiels et la Nouvelle-Calédonie

"Il y a une distanciation qui se creuse, entre les programmes politiques présidentiels et la Nouvelle-Calédonie, à quelques exceptions près. On vient bien qu'il y a une vraie rupture, d'une certaine manière, entre les enjeux de l'élection présidentielle et les enjeux liés à la Nouvelle-Calédonie", observe Pierre-Christophe Pantz, politologue.

Un désintérêt marqué également par l’absence de représentations sur le territoire de nombreux candidats. Pas de comité de soutien, pas de campagne. Les électeurs doivent alors s’en remettre à la campagne officielle pour, au moins, poser un visage sur les douze candidats.

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :

©nouvellecaledonie