Des équipements testés en Nouvelle-Calédonie pour prévenir le risque requin

Eric Chateauminois, directeur opérationnel du CRA, présente l'équipement à Nouville.
Pour tenter de répondre au risque requin en Nouvelle-Calédonie, des équipements de protection répulsifs à impulsion électrique sont expérimentés à partir d'aujourd'hui. Des tests menés par le centre de ressources et d’appui qui existe en la matière à La Réunion, et deux chercheurs australiens.
Des équipements de protection individuels, ou EPI, répulsifs, à impulsion électrique : c’est la piste suivie par la province Sud et la mairie de Nouméa pour prévenir les attaques de bouledogues. Des tests sont prévus à partir de ce vendredi et tout le mois de septembre, en grande rade et à hauteur du pont de Nouville. Ils seront menés par le «Centre de ressources et d’appui pour la réduction du risque requin», créé en 2016 à La Réunion, avec deux chercheurs australiens à l’université Flinders d’Adelaïde.
  

Plusieurs appareils

Cinq appareils différents doivent être essayés. Ces dispositifs sont basés, selon les documents remis à la presse, «sur le principe de l’émission d’un champ électrique puisé dans l’eau, détectable par les organes sensoriels des requins, et ayant un potentiel effet répulsif dans l’eau de mer.» Lire aussi en encadré
 

Evaluer l'efficacité

Principe des tests : «stimuler un comportement alimentaire chez le requin à l’aide d’un appât ou d’un stimulus olfactif et quantifier dans quelle mesure la présence d’un EPI allumé à proximité est efficace». Des travaux destinés à «enrichir les connaissances sur ces équipements» et à «bénéficier d’informations en matière de prévention»
 
Pour les tests, l'équipement sera trainé à l'arrière d'un bateau.
 

Environ trois millions

La province et la mairie expliquent apporter un soutien logistique. Mais la campagne, qui coûterait deux à 3,5 millions CFP, est financée par le CRA (lui-même subventionné par différentes collectivités réunionnaises et l’Etat). Et si les tests sont concluants, l'idée serait d'équiper baigneurs, surfeurs, etc.
 

Prolifération


La prolifération de requins bouledogues en Calédonie, notamment sur le littoral de Nouméa, a été mise en exergue après l’attaque du petit Anthony, dix ans, dans une marina. C’était à la baie de l’Orphelinat, le 25 mai dernier. Le mois suivant, une opération de capture et d’abattage était lancée par la province contre vingt squales, entraînant une large polémique quant à la réponse à apporter sur cette problématique. Elle s'inscrivait dans un plan d'actions comportant des mesures à court, moyen et long terme.

Des requins encore présents quai des Pêcheurs ce vendredi midi (images de Laura Schintu) :
Le reportage de Laura Schintu et Cédric Michaut 
©nouvellecaledonie

 
Un champ électrique dans l'eau de mer
Selon les documents remis à la presse vendredi, «ces dispositifs émettent un champ électrique dans l’eau de mer, qui a pour effet potentiel de repousser les requins et de les maintenir à distance. Certains de ces appareils ont déjà été testés sur les grands requins blancs en Australie. L’efficacité de l’effet répulsif, et la distance de répulsion (de l’ordre d’un mètre au mieux pour le grand requin blanc) restent à déterminer pour le requin bouledogue, et pour chaque appareil.»