Dès l’ouverture, ce magasin de chaussures rue de l’Alma à Nouméa a rencontré un franc succès. Les transactions s’enchaînent à la caisse, avec parfois deux paires achetées. Il faut dire que les prix sont attractifs, cette cliente n'a pas su résister. "J’avoue que l’idée n’était pas là mais bon, avec les 40 %… Au final, c’est une dépense qu’on peut se permettre." Une affluence qui semble ravir Sonia, la responsable du magasin. "On savait pas à quoi s’attendre mais apparemment, on voit par nous même, il y a du monde. Ça fait beaucoup de bien."
La rue de l'Alma entre locaux vides et boutiques pleines
Dans la rue principale du cœur de ville, de nombreux locaux sont vides mais pour les enseignes encore présentes, c’est l’affluence. De quoi donner un peu d’espoir aux commerçants qui ont préparé les soldes comme à leur habitude. "Aujourd’hui on a eu quand même du monde qui est venu", observe Katia, responsable d’une boutique de lingerie. "Des gens qu’on ne voit pas forcément non plus en temps normal, donc tout le monde arrive à se faire plaisir. Et puis, beaucoup de commerces n’existent plus ou n’ont pas encore eu le temps de se réinstaller. Forcément, les gens viennent dans les boutiques qui restent, profiter des bonnes affaires."
Consommer pour être solidaire
Autant de bonnes affaires qui poussent les Calédoniens à dépenser, car malgré le contexte morose, la solidarité prime. C'est en tout cas ce qui a poussé ce Nouméen à venir faire du shopping. "Je vois pas mal de publicités sur les réseaux sociaux et je me dis, pourquoi pas ? On ne va pas s’arrêter de vivre, on va plutôt remonter la pente. Pourquoi pas aider les commerçants à remonter aussi l’économie du territoire, mettre la main à la pâte avec ce qu’on a ?"
Un avenir économique incertain
Si cette première journée semble plutôt positive, elle n’efface pas pour autant la terrible crise économique que traverse la Nouvelle-Calédonie. L’année n’est pas encore terminée que Pierre, gérant d’une enseigne de textile, doit déjà se projeter pour 2025. Pas évident, vu le contexte. "On est tous dans l’expectative, voir un peu comment ça va se passer en Nouvelle-Calédonie avant de relancer des achats pour l’année prochaine."
"On marche à vue"
"Dans le textile, souligne-t-il, on est toujours en décalé avec les saisons. Ça veut dire qu’il faut commander en septembre pour recevoir en avril. Donc on va quand même se poser des questions en septembre : qu’est-ce qu’on fait pour l’année qui vient ? Et l’année prochaine, elle reste quand même très floue, pour tout le monde. On marche à vue et on verra en fonction des semaines qui viennent, des mois et des décisions politiques, des accords qui sont faits, pas faits… Ben, on verra comment on s’organise et ce qu’on décide."