Donner la parole aux entrepreneurs de Nouvelle-Calédonie dans un contexte économique en perte de vitesse, c’est l’ambition du grand débat initié lundi par le gouvernement. Un rendez-vous qui a attiré environ 300 personnes à la Chambre de métiers et de l’artisanat, à Nouméa.
Coralie Cochin, Bernard Lassauce et Patrick Nicar, avec Françoise Tromeur •
Les acteurs du monde économique ont eu deux heures et demie lundi soir, à la Chambre de métiers, pour exprimer leurs inquiétudes. Mais aussi les difficultés rencontrées au quotidien. Ils ont évoqué des lourdeurs administratives, des frais de douane importants et une fiscalité, selon eux, trop peu attractive.
On est dans une situation économique où on est obligés de faire attention à la façon dont on fonctionne et ne plus avoir les mêmes résultats que ceux qu'on avait auparavant.
- Une chef d'entreprise
Egalement pointée, une certaine instabilité institutionnelle, avec la tenue d’un deuxième, voire d’un troisième référendum. Une peur que vient temporiser au micro Eric Ouaka, l’un des rares chefs d’entreprise kanak à être présent dans le public. «Je n'arrête pas d'entendre les gens dire : "On a peur.", déplore-t-il. Non, il ne faut pas avoir peur, au contraire. Ils vont bien investir en Thaïlande. Qu'est-ce qui garantit qu'un jour, ils ne vont pas perdre leurs investissements là-bas ? N'ayez pas peur. Investissez, investissons ensemble.»
Toutes sortes de sujets sont tour à tour abordées par les entrepreneurs, commerçants, artisans et autres acteurs économiques. Nombreux à intervenir, ils parlent aides au financement, investissements locaux, besoin de confiance, perspectives dans le bâtiment, masse salariale, mais aussi permis de construire, formation, baux, travaux du Neobus et jusqu'au projet de voie de contournement au Mont-Dore.
C'est une bonne chose. Ce qu'il en sera fait, je n'en sais rien, mais j'espère beaucoup.
- Une chef d'entreprise
Les pistes abordées pendant ce débat doivent nourrir la loi de relance économique que Christopher Gygès espère porter d’ici fin octobre. «Mon cabinet et l'administration seront à pied d'œuvre dès demain pour pouvoir travailler sur les propositions», assurait-il à l'issue de ce premier débat. «Bien sûr, tout ne sera pas pris en compte. Ce n'était pas forcément le but de l'exercice, mais on a ce soir des proposition extrêmement concrètes, extrêmement pragmatiques et c'est ce qu'on attendait.»
Tout ne sera pas pris en compte. Ce n'était pas forcément le but de l'exercice. Mais on a ce soir des proposition extrêmement concrètes, extrêmement pragmatiques et c'est ce qu'on attendait.
- Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l'économie
Le reportage télé de Bernard Lassauce et Patrick Nicar :
Ce grand débat se poursuit dans trois autres communes :
- à Lifou, le 25 septembre ;
- à Koné, le 30 septembre;
- à Bourail, le 1er octobre.
Il se tient aussi sur internet, à travers la plate-forme www.debatentreprises.nc