Grève chez les officiers publics coutumiers

Le piquet de grève a été installé devant la DGRAC, située à Nouméa rue de Verdun.
Rattaché à une direction de la Nouvelle-Calédonie, le dispositif des officiers publics coutumiers connaît un mouvement de grève depuis ce vendredi 6 mai. Les OPC dénoncent de mauvaises conditions de travail.

On les appelle les OPC. Les officiers publics coutumiers, ce sont ces agents de la Nouvelle-Calédonie chargés d'instruire des actes administratifs coutumiers, justement. Pour une naissance, un mariage, une adoption, le foncier… Assermentés, affectés dans les différentes aires, elles et ils sont rattachés à la DGRAC. Et c'est devant cette direction de la Gestion et de la réglementation des affaires coutumières, à Nouméa, qu'a été installé un piquet de grève, ce vendredi 6 mai.

Grande amplitude horaire

Un mouvement initié par la section administration générale de la Fédération des fonctionnaires. Une quinzaine d'OPC montent au créneau pour dénoncer leurs conditions de travail, qu'ils jugent irrespectueuses et déplorables. Une première alerte a été lancée au gouvernement début février, disent-ils, et plusieurs réunions de travail après, ils ne notent pas d'avancée dans leurs revendications. "Aujourd'hui, les OPC sont dans des conditions de travail désastreuses", relate Virginie Jacques, secrétaire générale pour la filière administration de la "fédé". "Ils supportent une charge de travail énorme, avec une amplitude qui va jusqu'à 22 heures, des fois. Sans récupération, sans heure supplémentaire payée, ni quoi que ce soit."

Payer sa coutume

Et ces quelques anecdotes : "Ils en sont à payer leurs cartouches d'encre, leur papier, à changer eux-mêmes les pneus de leur voiture pour pouvoir circuler et aller faire des actes coutumiers. Quand il faut faire des coutumes pour les mariages, ils paient eux-mêmes la coutume. Depuis 2013. Ça représente des sommes considérables, qui ne sont pas du tout remboursées par la DGRAC, ni par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie."

Pas d'acte

La profession connaît un turn-over important, dénonce-t-elle encore, un mal-être et une ambiance difficile à supporter. "On veut alerter sur ces conditions de travail. Demander à ce que le président Mapou, notamment, réagisse par rapport à la situation de ces agents. Et qu'il y ait une reconnaissance de ce métier." Conséquence du mouvement : les OPC ont fermé leur bureau, les démarches administratives relatives au droit coutumier ne sont donc pas possibles.