Le sentiment d’être abandonnés... C’est ce que ressentent de nombreux habitants de la Vallée-du-tir. D’où la formation d’un collectif, pour faire pression sur les pouvoirs publics. Patrice est leur porte-parole. "Une fois par semaine, actuellement, c’est soit une voiture qui brûle, qui a failli brûler une maison, soit une maison incendiée…", relate le Nouméen. Dimanche, c’était une maison vide qui a été pillée, vandalisée. Certaines personnes ont quitté la Vallée-du-tir pour mettre à l’abri leur famille. Les familles, les enfants, vivent un cauchemar quasi quotidien et à un moment donné, il faut que ça s’arrête."
"La mixité sociale est vraiment présente"
Ce collectif n’est pas un rassemblement de voisins vigilants, précise-t-il. Il n’existe d’ailleurs aucune organisation de ce type à la Vallée-du-tir, contrairement à de nombreux quartiers de Nouméa et de l’agglomération. "Il n’y a pas de discussion, quasiment, entre voisins, tout simplement parce que la mixité sociale est vraiment présente à la Vallée-du-tir. Et s’il devait y avoir un barrage qui protégerait certaines maisons, dans ce barrage il y aurait autant d’indépendantistes que de non-indépendantistes. C’est juste impossible d’avoir une cohésion entre les habitants pour protéger leurs maisons. Qui plus est, je ne suis pas du tout certain que tous ceux qui causent ce désordre à la Vallée-du-tir soient du quartier."
>> LIRE AUSSI : Émeutes en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le quartier de la Vallée du Tir panse ses plaies
"Que les habitants essaient d’avoir un espoir"
Après plusieurs réunions et courriers, ce collectif de propriétaires a rencontré la province Sud, la mairie, le haussariat et le député Metzdorf. Ils espèrent être enfin entendus. "L’idée c’est de faire en sorte que les habitants de la Vallée-du-tir essaient d’avoir d’abord un espoir, puisque personne ne les prend en charge, personne ne s’occupe d’eux. Il n’y a plus de référent de quartier. Il n’y a plus de présence de la ville de Nouméa dans la Vallée-du-tir. Mais malgré tout, les gens, eux, y habitent toujours."
>> LIRE AUSSI : "Si on quitte notre maison, on n'est pas sûr de la retrouver demain", des habitants de la Vallée-du-Tir témoignent
Apprendre à gérer le risque incendie
En attendant une réponse concrète des autorités, le collectif prend les devants : il vient de proposer à une dizaine de propriétaires un atelier sur la gestion du risque incendie, avec un sapeur-pompier de la ville de Paris.