Incinérateur de déchets dangereux : les habitants de Ducos reçus par la province Sud

Une première réunion a été organisée à la province Sud ce mardi 14 mars, entre les habitants de la presqu'île de Ducos et la province Sud.
Après avoir manifesté ce week-end contre le projet d’incinérateur de déchets prévus à Numbo, les riverains de la presqu’île de Ducos ont été reçus par la province sud ce mardi 14 mars, à Nouméa. Une reprise du dialogue pour tenter de mettre un terme au conflit.

Numbo accueillera t’il un incinérateur destiné à traiter des déchets dangereux ? Pour les habitants du quartier de Ducos qui assurent n’avoir pas été consultés, la réponse est non. 

Un mécontentement clairement affiché ce week-end lors d’une manifestation, et réaffirmé ce mardi matin, durant une séquence d’explications initiée par la province sud. 

"On est toujours dans cette crainte que ça pollue"

Objectif de cette première réunion : confronter les points de vue et rétablir un dialogue. "Le promoteur nous a expliqué pourquoi il voulait faire ça et que pour lui, il n'y avait pas trop de crainte. Mais aujourd’hui, on est toujours dans cette crainte que ça pollue. Il y a des populations environnantes et c’est un projet qui a déjà été refusé sur Panda", assure Alain Miloud, responsable de l’association des habitants de Logicoop.

"Je vois pas pourquoi eux ils ont le droit de le refuser et nous on a pas le droit. Alors qu’on est sur une même zone d’habitation, on est 10 à 12 000 sur la presqu’île de Ducos… donc mettre une installation qui est polluante on n'en veux pas", poursuit l'habitant du quartier.

Avis favorable de la province sud

Des inquiétudes entendues par la province sud, qui assume avoir donné un avis favorable à ce projet de la société Promed. Validation basée sur les expertises environnementales apportées l’opérateur. 

"Dans un projet industriel, y’a pas de risque zéro de pollution. Mais ce que je peux garantir, c’est que ce dossier a été instruit selon les règles de l’art de la province en matière d’autorisation d'Installations classées protection de l'environnement (ICPE)", explique Philippe Blaise, vice-président de la province Sud.

"On en instruit des centaines. Il est placé sur la zone de Numbo, où il y a déjà plein d’installations ICPE. Il a été encadré par une agence nationale indépendante qui s’appelle l’INERIS, et encadré par des bureaux d’études. Moi mon rôle, c’est de permettre au promoteur d’expliquer de quelles compétences ils se sont entourés pour encadrer la question des émanations liées à ce projet", poursuit Philippe Blaise.

EPLP plaide pour un abandon total du projet

Des émanations potentiellement nocives qui inquiètent également Martine Cornaille. Devant les risques encourus, la militante écologiste et présidente de l’association Ensemble pour la planète, plaide pour un abandon total du projet.

"Au travers de l’arrêté ICPE qui fait quand même 72 pages de prescriptions on est partis pour 30 ans de pollution. On a 1 à 2 tonnes de poussières qui seront émises chaque année, et 17 millions à 35 millions de mètres cube de gaz les uns et les autres contenant des toxiques. Dont la plupart sont pas évalués au plan des impacts sanitaires. On considère que dans les fumées d’incinérateurs, il y a environ 3 000 substances", martèle la présidente d'EPLP.

Une deuxième discussion entre les riverains, la province sud et le promoteur de l’incinérateur est programmée ce jeudi 17 mars. L’occasion d’une nouvelle tentative de compréhension mutuelle.

Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :

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