L’histoire oubliée du Sémaphore

Le Sémaphore au début du XXe siècle

A la découverte d'un lieu historique méconnu. Perché sur la Colline aux Oiseaux sur les hauteurs de Nouméa, l'ancien bâtiment du Sémaphore est l'une des plus anciennes constructions de la capitale calédonienne. 

Aujourd’hui, on ne voit plus que le pylône des télécommunications, mais jusqu’en 1980, le mât du Sémaphore dominait aussi Nouméa. 
Claude Babin, un ancien du service des Phares et balises, s’est passionné pour l’histoire de cet ancien système de signalisation.
"Les signaux qui étaient hissés dans le mât sous forme de pavillons permettaient à tous les Nouméens de savoir qu’un navire était en approche, quelle soit du Sud, de la passe de Boulari, ou de la passe de Dumbéa" explique l’historien amateur. 

les signaux indiquaient les types de bateaux en approche, leur nationalité et la passe utilisée

Le blockhaus construit en 1857

Un point de vue unique et stratégique. Dès 1856, aux temps pionniers de Nouméa, les militaires y installent un mât de signalisation et une paillote habitée par un guetteur et deux soldats. L’année suivante, ils seront attaqués et massacrés par des indigènes. Décision est alors prise d’implanter un blockhaus dont les murs sont encore d’origine. 
"Le génie militaire a décidé de construire ce bâtiment qui est un des plus anciens de Nouméa et de le défendre en y pratiquant des meurtrières de façon à ce que le gens qui résidaient au Sémaphore puissent défendre le bâtiment" explique Claude Babin. 

Le blockhaus du Sémaphore en 2016

Un repère pour les navires

Le sémaphore et ses drapeaux encore et toujours utilisés pendant la Seconde guerre mondiale par les Américains. A l’époque, chaque jour, un guetteur entretenait le feu de signalisation installé sur le toit du blockhaus. Car depuis 1909, un projecteur surpuissant servait de repère aux navires, il désignait l’axe de navigation pour les grands navires qui rentraient dans la Grande rade. 

Le Sémaphore pendant la Seconde guerre mondiale


Si le feu de signalisation est toujours en fonction, le système de communication par signaux sémaphoriques a été abandonné en 1976. Reste la flamme des souvenirs qui est entretenue fidèlement par Claude Babin, le gardien calédonien de la mémoire de nos phares. 
Le reportage d’Antoine Le Tenneur et Nicolas Fasquel