L'IRD fête ses 75 ans avec une galerie de portraits

L'exposition photographie de Pascal Dumas est visible, jusqu'au 17 juillet, au centre culturel Tjibaou.
L'Institut de recherche et de développement fête ses 75 ans en Nouvelle-Calédonie. Une série de portraits photographiques ont été réalisés par l’un de ses chercheurs en écologie. Il s’appelle Pascal Dumas et il prouve qu'art et science ne sont pas incompatibles. Ses travaux sont exposés, au centre culturel Tjibaou.

La nostalgie d'un marin-pêcheur à la retraite, le regard aventureux d'un archéologue, l'allure d'un docteur en biologie, à mi-chemin entre tradition et modernité. Dans l'allée centrale du centre culturel Tjibaou, à Nouméa, une trentaine de portraits révèle la pluralité des profils qui contribuent à la recherche, en Nouvelle-Calédonie. Des travailleurs ou ex-travailleurs de l'Institut de recherche et de développement (IRD), des plus connus aux plus anonymes.

"Il y a une raison, en fait, au choix des couleurs. La première série, en noir et blanc, ce sont des photos qui matérialisent les ombres de l'ombre : les fonctions support. Ce ne sont pas des chercheurs, mais ce sont des gens sans qui il n'y aurait pas de recherches", explique Pascal Dumas, chercheur à l'IRD et photographe. "Les portraits en couleurs, c'est davantage le legs de l'IRD à la société calédonienne puisque ce sont les gens qui sont passés par chez nous, qui ont été formés en tant qu'étudiants, souvent, et qui depuis ont continué leur carrière".

Une approche similaire en termes de créativité

Pour célébrer la diversité de ces parcours, Pascal Dumas s'est attaché à mettre en scène chacun de ses modèles. Par des techniques d'éclairage et de composition, il a reconstitué leur univers, dans des conditions parfois épiques. "C'était très original", se souvient-il, devant le portrait d'une jeune femme. "Nous avons pris sa photo dans l'un des docks de l'IRD, un vieux dock encombré. Quand nous regardions l'installation, nous n'aurions jamais cru pouvoir obtenir un portrait. Elle était calée entre des machines, de grandes perforatrices, et tout un tas de tuyaux et de câbles. Nous n'avons installé qu'une petite table, avec un immense bénitier fossile. En fait, cette zone est toute petite, juste pour le cadrage de la photo".

L'exercice artistique est à la fois proche et loin de son habituel travail photographique de documentation scientifique. "Finalement, ce sont les mêmes types d'approche et de qualité, je trouve, qui sont nécessaires pour faire de la recherche ou de la photographie. C'est d'abord de la créativité, parce qu'aussi bien en photographie qu'en recherche, sans envie de comprendre nous retombons dans des choses courantes. Or, tout l'intérêt c'est d'innover. C'est tout à fait convergeant", souligne Pascal Dumas.

Cette convergence surprenante est à découvrir, jusqu'au 17 juillet.

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :

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