La grève USTKE plane toujours au-dessus des vols Air Calédonie

Un appareil d'Aircal à Magenta, le 13 août.
Toujours pas d’issue, dans le conflit entre la compagnie domestique Air Calédonie et l’USTKE, qui a lancé un mouvement de grève le 4 août. Ce samedi, le syndicat tenait une conférence de presse à l’aérodrome de Magenta, pour étayer sa demande de réintégration concernant une jeune copilote.

Le conflit qui oppose l’USTKE à  la compagnie Air Calédonie est-il en train de s’enliser ? Ce samedi, voilà près de dix jours que l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités fait grève pour demander la réintégration d’une jeune copilote. Titulaire d’un brevet de pilote, elle n’a pas satisfait aux tests internes qui lui auraient permis d’exercer comme pilote au sein d’Aircal. La jeune femme, qui effectuait des vols sous supervision, n’aurait pas bénéficié de bonnes conditions pour réussir l’examen, selon le syndicat.

Le piquet de grève maintenu à l'entrée de l'aérogare.

Soutien

Moins d’heures de vols que d’autres et surtout, une formation morcelée du fait de la crise Covid. La compagnie met ainsi en avant le fait que la jeune femme n’ait pas complété sa formation en moins de six mois. Un critère que ne comprend pas l’ancien pilote et ancien directeur des opérations de vol chez Aircal, Ronald Urene. Le retraité a décidé de soutenir publiquement le combat pour la réintégration de l’ancienne salariée. "Je me retrouve un peu dans ce qui lui arrive", explique-t-il.

Conflit Aircal, Ronald Urene, au micro de Charlotte Mannevy

Ce samedi matin, l’USTKE a tenu à l’aérodrome de Magenta une conférence de presse pour étayer sa position. La centrale interpelle le gouvernement, actionnaire principal, afin qu’il se saisisse du dossier.

Dans l'aérogare de Magenta, samedi 13 août.

Solution contestée

La direction, qui a l’appui de la province Iles, estime pour sa part avoir fait des propositions impossibles à refuser, dans ce conflit. La dernière en date prévoyait un volet de formation en Polynésie. Au contraire, pour l’USTKE, la solution proposée n’est pas satisfaisante. "A Tahiti, ce serait voler sur des petits appareils, estime Edouard Muracciolli, délégué syndical chez Aircal. En termes de pédagogie, ça ne va rien lui apporter du tout parce que ce n’est pas les mêmes appareils, c’est des petits coucous. Elle va perdre ses acquis."

Conflit Aircal, Edouard Muracciolli, délégué USTKE, au micro de Charlotte Mannevy

 

Des grévistes "arc-boutés sur la réintégration", selon la direction

Ce n’est pas l’avis du président d’Aircal. "Pour moi, c’est de la formation suffisante, martèle Samuel Hnepeune. Tout le monde en est convaincu. Un instructeur évalue le niveau, évalue le gap, comble le gap. La personne revient dans quatre, six semaines. L’affaire est réglée. Eux, sont arc-boutés sur ‘réintégration immédiate en tant que copilote’." Et d’asséner : "A ce stade, je regrette malgré tout qu’on a pénalisé et pris en otage toute une population pour ce qui ressemble de plus en plus à un caprice qui aura coûté vingt millions en coûts de formation."

Conflit Aircal, Samuel Hnepeune, au micro de Charlotte Mannevy

Samuel Hnepeune, PDG d'Aircal.

 

Conséquences sur le planning des vols

Une réunion devrait se tenir ce dimanche au gouvernement, avec les parties concernées. En attendant, le conflit continue à avoir des conséquences sur le planning des vols et la desserte aérienne des îles. Aircal a annulé tous les vols du lundi 15 août, comme la compagnie l’avait déjà fait mercredi, et a été contrainte à des modifications ce week-end. Une mesure destinée à pallier le manque de personnel. Or, elle intervient en pleines vacances scolaires et période de mariages.

Avis de grève, et de perturbations, prévient cette affichage à Magenta.

Voyez aussi le reportage d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel : 

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