La leçon de vie de Bibi, pensionnaire de longue date du foyer Reznik

Bibi a 52 ans et vit au foyer Paul-Reznick depuis 1995. Elle envisage d'écrire son autobiographie, à l'aide de ses pieds.
Bibi, quinquagénaire en situation de handicap, n'utilise que ses pieds pour vivre au quotidien. Rencontre avec cette Calédonienne qui réside au foyer Paul-Reznik, à Nouville (Nouméa).

Bibi habite à Nouville au foyer Paul-Reznik, depuis 1995. Elle se déplace en fauteuil roulant car elle souffre d’une infirmité motrice cérébrale. Bibi ne parle pas. Elle ne peut pas non plus utiliser ses mains pour communiquer. C'est une tablette de synthèse vocale qui lui permet d’exprimer ses sentiments.

"Bonjour, je comprends ce que vous dites, parlez-moi normalement. J'exprime le oui et le non avec la tête", informe-t-elle ses interlocuteurs. "Il y a eu un problème à ma naissance, je ne respirais pas et les médecins m’ont réanimé. Je suis handicapée depuis ma naissance. Je ne marche pas, je n'utilise pas mes mains, par contre je fais beaucoup de choses avec mes pieds", explique Bibi.

Une grande patience et une capacité à gérer la frustration

Elle utilise d'ailleurs ses pieds en toutes circonstances. Une belle leçon de vie pour Hugo Ciret, coordinateur socio-éducatif du foyer Reznik. "Bibi, elle nous apprend beaucoup sur sa capacité à être patiente, à gérer la frustration. Quand je regarde sa chambre et quand j'observe ses manières de faire, j'ai encore beaucoup à apprendre. La mienne n'est pas rangé comme ça", reconnaît-il.

Bibi, elle a toujours le sourire, toujours la bonne humeur. C'est une belle leçon de vie que j'ai tous les jours en la rencontrant

Hugo Ciret, coordinateur socio-éducatif du foyer Reznik

Depuis le début de cette année, Bibi est aidée par l’association Mont-Dore jeunesse multimédia. Elle a reçu un ordinateur de bureau pour écrire plus facilement.

Le quotidien de Bibi est aussi rythmé par ses ballades en bord de mer. A 52 ans, Bibi regarde vers l’avenir. Elle a de nombreux projets, comme celui d’écrire son autobiographie, avec ses pieds.

Retrouvez le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Nicolas Fasquel :

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