En mer, des kilomètres de fil de pêche, avec de nombreux plombs encore accrochés (quatre kilos), du métal, un pneu... et une prothèse dentaire. Sur terre, des canettes, du verre, du plastique. Le tri commence dès le ramassage par les associations Arche et Calédoclean, qui se sont alliées pour cette matinée dominicale de nettoyage. A leurs côtés, des pratiquants de snorkeling, des apnéistes et des plongeurs en bouteille, qui sortent de l'eau les sacs chargés de détritus en tout genre.
"On a l'impression qu'il y en a pour des jours"
Habituellement, ces derniers viennent à l'îlot Song pour faire de la photo sous-marine. Mais ce dimanche, Véronique témoigne de l'ampleur du phénomène : "On sait qu'il y a des fils de pêche, mais on ne s'est pas rendus compte. Et le fait d'être venus uniquement pour les ramasser... On en prend un, il y en a encore un autre, on en remonte un troisième... C'est impressionnant. C'est vrai que les gens qui sont au bord, quand ils jettent les lignes, suivant où elles s'accrochent, ils ne peuvent pas aller les chercher."
Ricardo Cornia est un des fondateurs de l'Arche, l'Association de reconstruction du corail et hygiène environnementale. L'Italien estime qu'avec "l'élimination du plastique et du plomb, qui s'oxyde dans l'eau, on peut aider la reconstruction coralienne. Les coraux sont très importants dans cette époque de changement climatique, car c'est la seule vraie ressource que l'on peut utiliser pour les problèmes d'érosion. J'ai la foi de croire que le gouvernement et les mairies vont aider à construire un paradis pour les plongeurs, pour la nature et tout le monde."
Remplacer le plomb et le nylon
Il existe des alternatives au plomb, un métal lourd toxique, qui peut affecter les organismes et les oiseaux marins : étain, tungstène, autres métaux, pierre... Même chose pour le nylon, qui se dégrade très lentement en microparticules, que l'on cherche à remplacer par des fibres issues de végétaux. "C'est la partie non visible de l'iceberg, pour Robert, un riverain. C'est important de contribuer au nettoyage, que ce soit aux abords de l'îlot ou de l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie qui souvent ne sont pas suffisamment entretenus. Je salue l'initiative et l'énergie de tous ces volontaires." Ils étaient 38 pour cette première. L'Arche récidivera bientôt au Rocher à la voile et sur la Côte-Blanche. Tout en poursuivant son but premier, qui est de construire des récifs artificiels.