Le confinement pousse les associations caritatives de Nouvelle-Calédonie à se mobiliser. A Nouméa, depuis plusieurs jours, elles arpentent les quartiers et les squats. Un travail concerté pour mieux répondre aux besoins des populations en précarité.
Cédrick Wakahugnème, avec F.T. •
10h15, quartier de Normandie. Le camion de livraison arrive dans la zone de réception, à l’Eglise évangélique de Pentecôte. Les bénévoles se précipitent pour décharger les cinq tonnes de marchandises. Une aubaine aujourd’hui, les associations caritatives sont déjà là : Saint-Vincent-de-Paul, Rapsa ou encore Action solidaire.
L’opération a lieu sous les yeux du chef d’orchestre, Louis Levant. Président de l’association de la banque alimentaire-Dorcas, il mobilise ses fidèles depuis le début du confinement. «Dans ces lots que les grandes surfaces nous donnent», assure le pasteur à la retraite, «il y a des aliments pour enfants, des biscuits en tous genres, des produits pour le petit-déjeuner et des denrées sèches. C’est tout cela que nous devons redistribuer aux neufs associations présentes aujourd’hui.»
Nouville, à quelques pas de la clinique Kuindo-Magnin. Levés aux aurores, les bénévoles d’Action solidaire arpentent le squat, qui date des années quatre-vingts. Porte-à-porte, messages de prévention, gestes barrière… Leur mission : accompagner au mieux les populations les plus vulnérables. «C’est déjà de venir recenser les besoins des gens», commence Gaston Wayewol.
A l’extrémité de la jetée, c’est là qu’Angela Leilua vit depuis dix ans avec son mari. Le confinement, elle le supporte très mal. Coupée de sa famille et surtout, sans la possibilité de pêcher, devant son petit cadre idyllique du bord de mer. «Ils viennent vers nous. Ils se déplacent carrément pour voir les personnes isolées et qui ne peuvent pas se rendre aux magasins», apprécie l’habitante du squat. «Ça fait vraiment du bien. Moi, je n’ai pas vu mes petits-enfants sur Yahoué depuis plusieurs jours. Ça me fait vraiment mal de ne pas pouvoir leur parler.»
Pour les Calédoniens en détresse
Des associations caritatives dévouées. Beaucoup n’ont pas attendu l’appel des autorités locales pour se mobiliser, et servir avec leur cœur les Calédoniens en détresse.