Comme pour les agriculteurs ou les mineurs, la facture de carburant pèse de plus en plus lourd pour les rouleurs, qui s’étaient déjà mobilisés pour demander une revalorisation des tarifs et un coup de pouce du gouvernement. Mais quatre mois plus tard, rien n’a avancé assure Christophe Ramadi, le président du Syndicat des rouleurs et du BTP : "Les prix [des prestations] n'ont pas évolué en presque 30 ans. On a prouvé à la Fédération calédonienne du BTP que les tarifs qu'on nous demande de pratiquer ne sont pas viables. On a demandé une aide du gouvernement pour essayer de gagner dignement notre vie, on a soumis des propositions mais ça ne leur convient pas."
Les rouleurs bloquaient à nouveau le ravitaillement en carburant ce lundi 19 décembre, obligeant le Betico à rester à quai. Il n'assurera pas sa liaison vers les îles, au grand dam de Marie, passagère à destination de Lifou. "On attend, dans l'espoir de partir mercredi... Tout dépendra de la grève. On a prévu d'aller passer les fêtes en famille, donc on essaye de partir par tous les moyens."
"C'est un peu panique à bord"
La rotation du jour est reprogrammée, mais cette annulation a pénalisé beaucoup de monde. "Elle était complète, avec 350 passagers et le corps d'un défunt qui devait partir avec sa famille, explique Edouard Castaing, le directeur général du Betico. On est en pleine période de vacances scolaires, les gens commencent à rentrer dans les îles. Il y a des échanges de marchandises, pas mal de colis pour les fêtes... Il reste peu de rotations avant noël donc c'est un peu panique à bord."
Les rouleurs, qui laissaient déjà passer le carburant à destination des avions et des services d’urgence, ont annoncé que le Betico allait pouvoir être ravitaillé. Les rotations de mardi 20 décembre pour l’ile des Pins et de mercredi 21 décembre pour Lifou et Maré devraient donc partir sans encombre. Le ravitaillement du carburant ordinaire à destination des stations-services se poursuit, dans l’attente explique le syndicat, d’un geste du gouvernement.