Le Salon du livre océanien, c'est aujourd'hui

Hommage, cette année, à Déwé Gorodé
Le SILO 2023 ne dure que le temps d'une journée à Nouméa, ce samedi au Creipac. Des auteurs calédoniens vous y attendent, en plus des rendez-vous pour petits et grands amoureux des livres, et de la librairie délocalisée. C'est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux ouvrages, comme celui de l'historien Jerry Delathière.

Une nouvelle édition du Salon international du livre océanien s'est ouverte ce matin au Creipac à Nouville. 27 auteurs ont répondu présent pour accueillir les visiteurs et présenter leurs œuvres. Un évènement qui permet de mettre à l'honneur une large sélection de livres calédoniens : la librairie de Calédo Livres vous attend sur place.

"Femmes et paroles", c'est le sous-titre du Silo 2023, choisi pour rendre hommage à Déwé Gorodé. Une table ronde sera dédiée à cette thématique à 15 heures. Conte, spectacle, lecture poétique, atelier d'écriture ou pour enfant : il y en a pour tous les âges, et c'est jusqu'à 19h30.

 

Shuga, de Jerry Delathière

L'occasion pour Jerry Delathière de présenter son nouveau livre : "Shuga, the sugar way". Shuga, qui veut dire sucre en Nengone, raconte le blackbirding aux îles Loyauté. "C'est l'histoire de deux jeunes Maréens qui sont kidnappés sur la plage par un équipage en 1872, pour être emmenés contre leur gré dans une plantation du Queensland, en Australie. Le roman raconte leur voyage difficile, la découverte de l'inconnu, leur vie sur place, les sévices et la volonté de s'en sortir."

Si l’histoire du blackbirding est bien connue au Vanuatu, elle l’est beaucoup moins chez nous. "Ça me passionne, partage Jerry Delathière. Il y a beaucoup de littérature australienne sur ce sujet, mais c'est une histoire partagée avec le Vanuatu, les Loyauté... J'avais envie d'écrire une "fiction vraie" autour de cette séquence méconnue des Calédoniens."

Selon Jerry Delathière, le mot "kanak" est d'ailleurs issu de ces rafles australiennes. "Kanaka est un mot hawaïen qui veut dire "homme debout", et désignait la main d'œuvre employée dans les plantations aux États-Unis, puis au Canada. On prenait des Polynésiens, robustes, forts. Ensuite les Anglais ont pris l'habitude de dénommer la main d'œuvre insulaire du terme de kanaka. Quand la Calédonie est devenue française, il y avait beaucoup d'Anglais parmi les colons. Et pour désigner les kanak, on les appelait kanaka, qui était un terme péjoratif à l'époque. De là, la pratique usuelle du language a fait le mot kanak, qui n'est pas un mot d'origine mélanésienne, indigène de Calédonie."

Le reportage de Charlotte Mannevy :