Les restaurateurs solidaires de leur confrère agressé

Après l’agression le 30 octobre d’un restaurateur au Quartier-Latin, les chefs de Nouméa et leurs équipes se sont retrouvés devant la fontaine Céleste cet après-midi. Objectif : interpeller les institutions et montrer que la profession dans son ensemble est solidaire.
Il y avait une soixantaine d’enseignes et elles ont fait du bruit. C’est casseroles en mains et toques sur la tête que les chefs et leurs équipes ont montré leur solidarité avec Nicolas, le chef du Pimiento. Il était là aujourd’hui place des Cocotiers. 
Avec une de ses serveuses, il a pris la défense d’un de ses clients le 30 octobre dernier aux abords de son établissements. Une agression par quatre jeunes dont trois mineurs pour quatre pizzas à emporter. Résultat : 28 points de suture.  L’affaire a vivement choqué la profession. Les chefs, mais pas seulement…
« Nous dans notre restaurant, nous ne sommes que des filles, il n’y a pas de garçon. Ça nous fait réfléchir » explique Viviane, serveuse dans un restaurant du Quartier Latin. « On est là pour soutenir le chef qui s’est fait agresser. J’espère que ça va changer quelque chose ».
Nicolas Chardon, au centre, a été victime d'une agression le 30 octobre dernier
 

Des projets avec la mairie

Une délégation de restaurateurs a été reçue par la maire de Nouméa ce lundi hier. Elle était elle aussi présente ce mardi après-midi. Sonia Lagarde défend un travail en profondeur avec les autres institutions, pour accompagner la jeunesse. Mais aujourd’hui, deux pistes ont tout de même été évoquées. Un premier dispositif qui fait penser à celui des voisins vigilants déjà en place dans certains quartiers de Nouméa. Et de la formation avec la police municipale pour mieux apprendre à réagir face à ce genre d’incivilités.
Gabriel Levionnois, chef du P’tit Café a assisté à cette rencontre avec la maire.
« C’est un projet en collaboration avec la mairie qu’on pourrait peut-être appeler « restaurants vigilants », pour protéger aussi nos clients, nos salariés, nos entreprises » explique le chef. « Il faut se préparer, il faut se former et voir avec l’ensemble des restaurateurs ce qu’on va pouvoir mettre en place comme formation ». 
Après les taxis il y a quelques mois, puis les commerçants du quartier chinois en juillet, il s’agit de la troisième mobilisation de toute une profession du côté de la place des Cocotiers.
 

Une augmentation des violences

L’agression de ce restaurateur démontre une augmentation des violences aux personnes en Nouvelle-Calédonie. Elles augmentent depuis plusieurs années. Si l’on compare les chiffres de 2019 à ceux de 2018 c’est une hausse de 6,6 % qui est enregistrée. Comparable aux années précédentes.  La Nouvelle-Calédonie reste toutefois dans une échelle raisonnable pour  les vols avec violences avec 0,8 victime pour 1000 habitants. Des chiffres sans commune mesure avec la moyenne des Outre-mer où l’on dépasse 2 victimes pour 1000 habitants.