Le ballet des pelleteuses a débuté tôt, ce lundi 9 août au sein du squat de l’Impérial à Montravel, à Nouméa. Après l’important affaissement de terrain survenu en mai dernier, consécutif à la rupture d’une canalisation d’eau, l’heure est à la destruction d’une partie des habitations sur place.
Une dizaine de familles relogées
Depuis, la mairie a relogé une dizaine de familles dans des logements en dur, à l’image d’Olivier Toyon, qui est tout de même venu assister à la destruction des 18 cabanes sur site. "On est un peu tristes, parce qu’on a vécu longtemps ici. J’ai accepté de partir pour mes enfants, pour qu’ils aient une meilleure vie plus tard et pour la sécurité", lance l’habitant.
Une décision prise par la mairie de Nouméa, qui évoquait en mai un danger pour les habitants de la zone, après les dégâts causés par des pluies diluviennes. Olivier Toyon, a choisi d’être relogé avec sa famille, dans un logement de la SIC. "On a bénéficié de l’aide au logement, normalement notre logement il est à 64 000 francs et avec cette aide, on paie 14 000 francs par mois. Ça nous permet de se reconstruire, d’avoir une meilleure vie", ajoute l'habitant.
Olivier Toyon, ex-habitant du squat de l'Impérial
"Moi, je ne pars pas, je reste"
De son côté, Marcel Toyon, vice-président de l’association du squat de l’Impérial a choisi de rester vivre sur place. Trois familles au total ont pris la même décision. "Moi, je ne pars pas, je reste. Je vis dans la zone impactée, mais je ne peux pas payer un logement. Si je suis dans un squat, c’est qu’il y a une raison. Je suis malade, donc je ne peux pas travailler non plus", explique l'habitant.
Les familles relogées, ont été prises en charge par le centre communal d'action sociale et ce, pendant trois ans. "Après, elle se débrouilleront", assure Marcel Toyon. De son côté, le vice-président de l'association du squat de l'Impérial n'a pas peur d'éventuels éboulements. "Ça fait plus de 25 ans que je suis là, et la plus grande partie de l’éboulement, est due à la pression qui est sortie du tuyau, qui a traversé une maison et c’est ça, qui a fait partir la terre".
Sur l'ensemble du site une trentaine de familles résident encore, mais dans des zones moins touchées. "Il y a des gens qui sont ici depuis plus de quarante ans, c’est dur pour eux de partir", regrette l'habitant.
Le reportage de Brigitte Whaap et Ondine Moyatea