Mobilisation au lycée Jules-Garnier de Nouméa contre l'agression filmée d'un élève

Une mobilisation a lieu devant le lycée Jules Garnier ce jour. Image d'illustration.
Plusieurs personnes étaient rassemblées lundi, vers le rond-point du lycée Jules-Garnier, à Nouméa. Il s'agit des proches d'un élève agressé il y a une semaine, devant l'établissement. Des faits qui, pour la famille de la victime, illustrent une certaine banalisation de la violence.

Les faits remontent au 29 avril, à 15h30 précisément. Ce jour-là, un lycéen de Jules-Garnier est frappé à plusieurs reprises par un autre élève, juste devant l'entrée de l'établissement. La victime ne riposte pas et cherche à se mettre à l’abri dans le lycée. Mais les grilles sont verrouillées et aucun surveillant ne se trouve à proximité.

Tout le monde trouve ça normal alors que ça ne l'est pas.

Mélissa Chaliot, la sœur de l'adolescent agressé


Une exclusion de deux jours

Ce lundi 6 mai, les proches de la victime se sont regroupés sur le rond-point, en face du lycée, pour dénoncer "la banalisation de la violence". D’après la direction du lycée, l'agresseur n'a été exclu que deux jours afin de participer à un stage.

"Il y a eu une rencontre entre les parents et la direction. Mais rien de proportionnel n'est ressorti de ces échanges, estime Melissa Chaliot, la sœur de l'adolescent agressé. C'est devenu commun de frapper et de ne pas être sanctionné. Tout le monde trouve ça normal alors que ça ne l'est pas."

Il faut que l'établissement convoque un conseil de discipline et d'éducation au plus vite.

Jean-France Toutikian, secrétaire de l'UGPE


Pas de conseil de discipline

L'association des parents d'élèves du lycée Jules-Garnier ne s'est pas positionnée en faveur de cette mobilisation, car elle considère que l'affaire a été classée à l'issue d'une réunion de conciliation. Mais la famille de la victime a reçu le soutien de l'UGPE, l'Union du groupement des parents d'élèves. "

Le chef d'établissement du lycée Jules-Garnier, on le connaît bien. Quand il était au lycée Pétro-Attiti, il n'hésitait pas à convoquer des conseils de discipline, même quand ça se passait au parc de Rivière-Salée, rappelle Jean-France Toutikian, secrétaire de l'UGPE. Là, alors que ça se passe sur le parking, sous la guérite pour attendre le bus, il faut à tout prix intervenir. Il faut que l'établissement fasse ce qu'il doit faire, c’est-à-dire convoquer un conseil de discipline et d'éducation au plus vite."


Dépôt de plainte

En attendant que l'établissement prenne éventuellement de nouvelles mesures disciplinaires, une plainte a été déposée à la police. Une semaine après les faits, la victime est aussi harcelée sur les réseaux sociaux. Le 29 avril, à l'heure de la récréation, personne n'est intervenu pour mettre fin à l'agression. Car les jeunes présents étaient trop occupés à filmer la scène. Le fait de diffuser l'enregistrement de telles images est passible de cinq ans de prison et 8,9 millions de francs d'amende. 

Le reportage d'Angela Palmieri et Claude Lindor

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